Il fait très mauvais ce matin à Kawaba. Nous prenons la voiture en direction de Nikko. La route par Kiryu est très sympa malgré la pluie battante.
Nous montons jusqu’à la cascade Kogen qui s’avère très décevante. Déjà, la végétation n’est pas belle en ce moment, et la cascade n’est aujourd’hui qu’un mince filet. L’ascenseur pour la voir d’en bas semble bien trop cher aujourd’hui. Plus largement, les montagnes sont cachées par les nuages et le lac est agité par le vent. Nous avions prévu d’arriver par le nord du lac mais la route est barrée. Nous souhaitions passer aussi par les chutes Ryuzu mais Kegon nous a refroidis. Nous décidons de ne pas aller plus loin dans ce sens. Nous repartons cette fois pour Nikko.
Nous faisons un arrêt aux abysses Kanmangafuchi 憾満ヶ淵. Puis nous nous garons au temple Nikkozan Rin’nōji 日光山 輪王寺. Nous allons jusqu’à la pagode Gojū-no-tō 日光東照宮五重塔 et je paie l’entrée (1600 yens, assez cher) pour visiter le Nikkō Tōshō-gū 日光東照宮. C’est un sanctuaire dédié au shogun Tokugawa Ieyasu, qui est un personnage majeur de l’histoire du Japon (et en particulier de ma période préférée). Le site est très beau mais un peu trop commercial. Il y a des indications partout, des publicités pour la vente de charmes, et des points de vente partout. Je suis malgré cela très content de l’avoir fait pour l’importance symbolique qu’il représente pour moi.
Vers 16h30/17h, nous rejoignons notre hôtel à Nikko et allons rendre la voiture. Les temples ferment assez tôt mais cela nous permet de nous reposer un peu car le voyage jusqu’ici est fatigant.
Matinée brumeuse mais pas désagréable, nous découvrons le petit déjeuner traditionnel japonais. Très différent du petit déjeuner auquel nous sommes habitués, la profusion de saveurs est étonnante mais le sucré est très rare.
Fait amusant, la serveuse a oublié d’allumer le réchaud sous la soupe d’Emilie (qui n’était pas plus gênée que ça de ne pas manger la soupe car le repas était déjà consistant). Au moment de quitter l’hôtel, la réceptionniste a remis à Émilie un petit mot d’excuse avec un petit cadeau très mignon.
Nous faisons une petite balade aux alentours de l’hôtel pour ensuite reprendre le bus pour Fukui afin de récupérer la voiture.
Fukui 福井市
Au moment de récupérer nos bagages en consigne à Fukui, nous devons repayer les 800 yens de consigne (par bagage) ! Pourtant en consigne depuis moins de 24h, il s’avère que les consignes sont en jours calendaires… Nous réalisons qu’entre les consignes et le bus, il aurait été plus intéressant de louer la voiture hier… Mais le bus était plus cher que sur Google et les consignes plus chères que prévu. Bref, petite erreur de gestion mais ce n’est pas grave. Nous prenons une voiture pour aller au village du papier washi, Echizen.
Echizen 越前市
La route est plutôt agréable. Le musée du washi n’est pas mal fichu mais rien n’est traduit en anglais donc l’exposition pédagogique est un peu difficile à comprendre. En dessous, il y a une exposition d’une grande variété de papier artisanal, tous très beaux et intéressants. Nous allons ensuite dans un bâtiment plus traditionnel pour voir la confection d’une feuille en vrai. Le vieil artisan est généreux en explications (et nous avons une interprète en anglais qui aide beaucoup) et l’ambiance est très bonne.
Anecdote de fabricant de papier : lorsque le papier des shoji est blanc dans les films de fiction d’époque, ce n’est pas réaliste car à l’époque médiévale, le papier blanc n’était réservé qu’à une élite (il a parlé de shogun carrément). Le papier des cloisons devrait donc être majoritairement moucheté de petites imperfections brunes. L’atelier en tant que bâtiment est très intéressant et son étage héberge une exposition d’estampes (Mokuhanga Sister).
Si vous n’êtes pas particulièrement intéressé par le papier, je ne suis pas sûr que le détour soit indispensable, mais pour moi, c’était une super expérience. Nous finissons par le dernier bâtiment qui est une boutique et un atelier pour tous de fabrication du papier pour tous. Malheureusement, il est déjà trop tard pour participer (16h30), nous faisons quelques emplettes et partons pour voir l’un des seuls temples dédiés au dieu du papier un peu plus loin. Malheureusement, lorsque nous arrivons au Temple Otaki (Okamoto Shrine), il est partiellement caché par des échafaudages. Difficile d’en profiter mais une dame apparemment chargée de la rénovation voit notre désarroi et nous propose de monter sur l’échafaudage pour nous expliquer l’objet de la rénovation. Il s’agit de remplacer la couche supérieure des tuiles en cèdre, assemblés à l’aide de clous en bambou. C’est super intéressant et gentil et ça transforme une visite plutôt bof en expérience unique !
Nous roulons ensuite jusqu’à Kanazawa !
Kanazawa est une grande ville et y rouler n’est pas simple. Par contre, la location de voiture avec Toyota est extrêmement pratique et simple. Par exemple, nous n’avons pas réussi à trouver une station essence en soirée, et bien si vous rendez la voiture sans le plein, ils le font pour vous à un prix intéressant donc pas de panique. Certes, nous avions pris l’assurance “maximale” mais du coup, la prise et la restitution de la voiture sont très rapides. Moralité du jour : à 4, la voiture au top, la consigne pas terrible.
Encore une journée sans trop de nuages. Nous prenons le train pour Otsu (Hieizan-Sakamoto Station 比叡山坂本駅) et montons plus particulièrement vers Sakamoto. Entre la gare et le sommet de Sakamoto, plus nous avançons, plus nous découvrons de belles choses, à commencer par le splendide cerisier “lié” à Toyotomi Hideyoshi, qui sort vraiment du lot. Un peu plus haut, j’entends les cris familiers d’un cours de kendo. Un groupe de jeunes s’entraîne les fenêtres ouvertes. Nous parcourons l’entrée d’un premier temple, le Shigain Monzeki Temple 滋賀院門跡, très beau, mais une autre aventure nous attend et il faut faire des choix.
Nous montons dans le Sakamoto Cable Car 坂本ケーブル (1660 yen l’aller-retour) pour gravir tranquillement le mont Hiei 比叡山. Nous mangeons en haut avec une vue panoramique sur le lac Biwa.
Nous dédions l’après-midi au sanctuaire Enryaku-in (1000 yen pour l’accès à la grande zone des 3 sanctuaires). En vrac, nous avons fait la chasse aux tampons, des grues en origami, j’ai calligraphié une prière en échange d’un porte-bonheur (et fait un don de 1000 yen), enregistré quelques oiseaux, et pris des tas de photos de magnifiques temples. Le temple principal du Enryaku-ji est malheureusement sous un hangar pour être rénové. C’est moins beau mais très intéressant de voir la (re)construction de ce genre de monument.
Bien sûr, nous avons pris le temps de profiter de la forêt si agréable avant de redescendre pour faire un tour gratuit (car après 16h, il n’y a plus personne pour faire payer l’entrée) du Hiyoshi-taisha 日吉大社.
La météo annonçait un grand ciel bleu, mais le temps était couvert.
De la fenêtre de notre chambre, on aperçoit la pagode de To-ji. C’est vraiment très cool de loger à côté.
A priori, il n’y a pas de risque de pluie, nous partons donc sereinement pour notre première journée de visite de Kyoto 京都. Alarmés par les articles volontairement mal écrits sur internet, nous décidons de profiter du dernier jour d’ouverture des fameuses ruelles de Gion. Ces ruelles, dans lesquelles il est déjà interdit de prendre des photos, sont en fait plutôt désertes. C’est dommage car les incivilités de certains vont fermer l’accès à de jolies toutes petites rues et rendre le quartier moins intéressant, car il ne sera possible de rester que sur les grands axes. Mais cela ne concerne en réalité qu’une partie marginale du tourisme de cette zone. Les touristes sont nombreux et ils sont principalement dans des lieux emblématiques. Malgré la foule, ces endroits valent quand même le détour. Par contre, beaucoup de petits lieux sont payants et ferment assez tôt. Beaucoup de temples sont fermés ou payants et on voit clairement la dimension massivement touristique du lieu. Mais je pense que Kyoto vaudra toujours le détour, et qu’un séjour plus long serait intéressant.
Maruyama 円山公園
Nous commençons par le parc Maruyama qui borde le quartier Gion. C’est très grand et si la première partie est noire de monde, plus on monte, moins il y a de monde. Le temple Chion-in 知恩院 est impressionnant par sa taille et son étendue. D’une manière générale, nous ne sommes pas allés dans les lieux payants, et malgré cela, en y passant une bonne partie de la journée, nous sommes très loin d’avoir fait le tour et avons vu de très belles choses.
Après avoir parcouru les hauteurs, nous mangeons dans le parc Maruyama (mon premier okonomiyaki) qui commence à fleurir ! Enfin quelques cerisiers en fleurs ! Nous serons peut-être partis pour la pleine floraison, mais certains coins commencent à ressembler à quelque chose.
Gion 祇園
Pour digérer tranquillement, nous déambulons dans Gion. Les rues fameuses et les petites rues sont très belles, même si la rue Hanamikoji est trop fréquentée, en plus d’être ouverte à la circulation automobile. Nous traversons ensuite le parc du temple Kenninji 建仁寺 puis remontons la fameuse ruelle en direction de la pagode Hakan-ji. Encore un lieu extrêmement touristique mais très sympa quand même. Nous marchons ensuite jusqu’au bouddha géant du Ryozen Kannon 霊山観音 mais il est déjà fermé. Entre temps, nous sommes quand même passés à la boutique Ghibli qui, comme toutes les boutiques Ghibli, déborde de mignonnerie (très chères ^^).
To-ji 東寺
Les pieds commencent à chauffer, il est temps de rentrer. Nous repartirons pour voir la tour du To-ji de nuit. Mais les arbres n’étant pas encore en fleur dans le parc, la visite nocturne attendra.