Le ciel est nuageux ce matin mais pas de pluie en vue. Nous quittons notre appartement de Kyoto pour prendre le train en direction de Fukui. Nous longeons le lac Biwa pour arriver à la gare de Fukui qui est assez jolie. Il y a une maquette de trains rigolote, un dinosaure en bois et d’autres sculptures de dinosaures assez amusantes un peu partout dans la gare.
Nous prenons un bus en direction d’Eihei-ji pour être très bien accueillis dans le bel hôtel à côté du temple. Le Temple de Eihei-ji 永平寺 est le temple principal du courant Soto Zen et celui où se trouvent les cendres du Moine Dogen, fondateur du courant Soto. Bref, pour un non initié comme je le suis, c’est principalement l’architecture et l’ambiance qui m’attirent dans ce lieu et il faut avouer que c’est particulièrement beau. Nous avons même eu la chance d’avoir des rayons de soleil dans le temple.
Journée très pluvieuse. Le matin, nous visitons le temple Tō-ji 東寺 et l’après-midi, nous faisons les boutiques à la galerie Teramachi-dori 寺町通. Nous nous sommes aussi un peu reposés car le voyage est loin d’être fini ! Le soir j’ai mangé mon premier Yakiniku avec Emilie et c’était trop bon.
Encore une journée sans trop de nuages. Nous prenons le train pour Otsu (Hieizan-Sakamoto Station 比叡山坂本駅) et montons plus particulièrement vers Sakamoto. Entre la gare et le sommet de Sakamoto, plus nous avançons, plus nous découvrons de belles choses, à commencer par le splendide cerisier “lié” à Toyotomi Hideyoshi, qui sort vraiment du lot. Un peu plus haut, j’entends les cris familiers d’un cours de kendo. Un groupe de jeunes s’entraîne les fenêtres ouvertes. Nous parcourons l’entrée d’un premier temple, le Shigain Monzeki Temple 滋賀院門跡, très beau, mais une autre aventure nous attend et il faut faire des choix.
Nous montons dans le Sakamoto Cable Car 坂本ケーブル (1660 yen l’aller-retour) pour gravir tranquillement le mont Hiei 比叡山. Nous mangeons en haut avec une vue panoramique sur le lac Biwa.
Nous dédions l’après-midi au sanctuaire Enryaku-in (1000 yen pour l’accès à la grande zone des 3 sanctuaires). En vrac, nous avons fait la chasse aux tampons, des grues en origami, j’ai calligraphié une prière en échange d’un porte-bonheur (et fait un don de 1000 yen), enregistré quelques oiseaux, et pris des tas de photos de magnifiques temples. Le temple principal du Enryaku-ji est malheureusement sous un hangar pour être rénové. C’est moins beau mais très intéressant de voir la (re)construction de ce genre de monument.
Bien sûr, nous avons pris le temps de profiter de la forêt si agréable avant de redescendre pour faire un tour gratuit (car après 16h, il n’y a plus personne pour faire payer l’entrée) du Hiyoshi-taisha 日吉大社.
La météo annonçait un grand ciel bleu, mais le temps était couvert.
De la fenêtre de notre chambre, on aperçoit la pagode de To-ji. C’est vraiment très cool de loger à côté.
A priori, il n’y a pas de risque de pluie, nous partons donc sereinement pour notre première journée de visite de Kyoto 京都. Alarmés par les articles volontairement mal écrits sur internet, nous décidons de profiter du dernier jour d’ouverture des fameuses ruelles de Gion. Ces ruelles, dans lesquelles il est déjà interdit de prendre des photos, sont en fait plutôt désertes. C’est dommage car les incivilités de certains vont fermer l’accès à de jolies toutes petites rues et rendre le quartier moins intéressant, car il ne sera possible de rester que sur les grands axes. Mais cela ne concerne en réalité qu’une partie marginale du tourisme de cette zone. Les touristes sont nombreux et ils sont principalement dans des lieux emblématiques. Malgré la foule, ces endroits valent quand même le détour. Par contre, beaucoup de petits lieux sont payants et ferment assez tôt. Beaucoup de temples sont fermés ou payants et on voit clairement la dimension massivement touristique du lieu. Mais je pense que Kyoto vaudra toujours le détour, et qu’un séjour plus long serait intéressant.
Maruyama 円山公園
Nous commençons par le parc Maruyama qui borde le quartier Gion. C’est très grand et si la première partie est noire de monde, plus on monte, moins il y a de monde. Le temple Chion-in 知恩院 est impressionnant par sa taille et son étendue. D’une manière générale, nous ne sommes pas allés dans les lieux payants, et malgré cela, en y passant une bonne partie de la journée, nous sommes très loin d’avoir fait le tour et avons vu de très belles choses.
Après avoir parcouru les hauteurs, nous mangeons dans le parc Maruyama (mon premier okonomiyaki) qui commence à fleurir ! Enfin quelques cerisiers en fleurs ! Nous serons peut-être partis pour la pleine floraison, mais certains coins commencent à ressembler à quelque chose.
Gion 祇園
Pour digérer tranquillement, nous déambulons dans Gion. Les rues fameuses et les petites rues sont très belles, même si la rue Hanamikoji est trop fréquentée, en plus d’être ouverte à la circulation automobile. Nous traversons ensuite le parc du temple Kenninji 建仁寺 puis remontons la fameuse ruelle en direction de la pagode Hakan-ji. Encore un lieu extrêmement touristique mais très sympa quand même. Nous marchons ensuite jusqu’au bouddha géant du Ryozen Kannon 霊山観音 mais il est déjà fermé. Entre temps, nous sommes quand même passés à la boutique Ghibli qui, comme toutes les boutiques Ghibli, déborde de mignonnerie (très chères ^^).
To-ji 東寺
Les pieds commencent à chauffer, il est temps de rentrer. Nous repartirons pour voir la tour du To-ji de nuit. Mais les arbres n’étant pas encore en fleur dans le parc, la visite nocturne attendra.
Aujourd’hui, le temps est couvert mais il ne pleut pas.
Nous profitons d’être à ENA pour visiter le musée d’art Hiroshige. Hiroshige est un peintre japonais auteur de nombreuses estampes que j’adore. C’est un petit musée qui, pour 520 yen, propose un grand espace d’exposition d’estampes “originales” (par définition, une estampe est une reproduction, mais disons traditionnelle) et un second étage dédié à la pédagogie de l’estampe. À savoir que les estampes sont des blocs de bois gravés qui servent à imprimer en plusieurs couches pour créer une image. Et chaque mois, ce musée propose de venir imprimer soi-même ses propres estampes : une petite et deux grandes en A3 (jusqu’à 5 couleurs, noir inclus). Bien sûr, pour survivre à l’utilisation hasardeuse des visiteurs, ici vous n’imprimez pas avec des blocs de bois sculptés, mais avec des facs similaires en plastique. L’utilisation est moins périlleuse mais tout aussi efficace. C’est très amusant à faire et cela permet de comprendre réellement la fabrication de ces images. On découvre aussi les blocs originaux et les outils traditionnels. Nous avons été très bien accueillis et les dames de l’accueil ont gardé nos bagages pour nous permettre de profiter de la visite. Malheureusement, les photos y sont interdites donc je n’ai pas grand-chose à vous montrer de cette matinée. Fait agréable, un papi avec un t-shirt du musée Ghibli, dont je ne suis pas sûr qu’il fasse partie du staff, nous a offert sa pochette plastique pour transporter les estampes (vendue 100 yen par le musée) et nous a donné des estampes faites au musée (par lui) sur d’autres périodes et donc des images que nous n’avions pas ! Il nous a aussi montré comment bien utiliser le matériel et nous avons un peu parlé de kendo et de mushin (l’état de non-pensée, utile en art, en kyudo et dans les budo). Il a tenu à prendre en photo mon sweat du club d’Annecy. Il n’y avait presque personne et c’est un luxe que j’apprécie même si je suis un peu triste que cette belle pratique n’attire pas les foules. J’aimerais faire découvrir l’estampe lors d’ateliers avec l’association, mais cela demande pas mal de matériel, de travail et donc de ressources que nous n’avons pas pour le moment.
Ena n’est pas une ville très jolie ( pour ce que nous en avons vu) mais notre séjour y fut très pratique et bien moins coûteux qu’une auberge à Magome ou Tsumago. C’est aussi à quelques dizaines de mètres de notre hôtel que nous avons restitué notre voiture. L’expérience de location avec Toyota Rent a Car est très pratique, certes nous avions pris leur assurance mais la prise et la restitution du véhicule furent simples et rapides.
Kyoto 京都市
En début d’après-midi, nous prenons le train pour Kyoto via Nagoya. Nous avions envisagé de faire un saut à Nagoya mais la fatigue et nos bagages nous ont poussés à prendre directement le Shinkansen une fois dans la plus grande gare du monde. À titre indicatif, la location de voiture était plus simple que la prise de billet pour le Shinkansen…
Une fois à Kyoto, nous découvrons avec joie notre Airbnb pour les 5 prochaines nuits. Après avoir posé nos bagages, nous faisons un saut au temple Tō-ji 東寺 juste à côté. C’est magnifique mais nous arrivons au moment de la fermeture journalière. Ici, la visite du temple est payante, les visiteurs sont invités à sortir à 17h pour pouvoir acheter à 18h un billet “de nuit”. C’est très beau et à deux pas, nous y retournerons. Du coup, nous allons faire quelques courses (les supermarchés ici n’ont pas grand-chose à voir avec les nôtres) pour manger tranquillement et finir la soirée par un petit jeu avant un repos bien mérité !
La matinée est très pluvieuse, mais ce n’est pas grave car nous avons prévu de parcourir la Nakasendo en voiture pour rejoindre Magome. Entre la pluie et le printemps tardif, le trajet n’est pas vraiment intéressant. J’irais même plus loin : ce Japon « rustique », loin des circuits touristiques, est par endroits plutôt moche. Aussi, on parle sans arrêt de la propreté du Japon, mais certains bords de route sont très sales. Le Japon est un pays merveilleux, mais l’idéaliser n’est pas utile. Comme partout, il y a des endroits inintéressants, sales ou problématiques.
Vers 13h, nous arrivons à Magome et la pluie s’arrête. Nous allons parcourir à pied une partie de la Nakasendo, plus précisément entre la ville poste frontière de Magome et sa jumelle Tsumago. Ces deux villages sont très touristiques et absolument magnifiques. La balade est agréable et assez facile, mais ce n’est pas une carte postale médiévale tout du long, comme certains la vendent parfois. Les deux villages sont très beaux, et comme pour Suwa, j’aurais aimé y passer plus de temps. La randonnée est très sympathique, mais ne vous attendez pas à revivre un épisode de Samurai Champloo non plus.
Le soir nous dormons à Ena dans un hotel container (marrant), et mangeons dans un restaurant de tonkatsu typique.
Sans surprise, le temps est très nuageux ce matin. Le mont Fuji est caché et le restera. Nous nous rendons en voiture au musée du Kiri-e à Shimoyama.
Le kirie est du découpage, ou plus littéralement du dessin découpé. C’est ce vers quoi s’oriente principalement ma pratique artistique aujourd’hui. Le musée est dans un parc supposément très beau, mais le printemps tardif ne nous offre encore qu’un paysage montagneux très gris. L’exposition est assez petite mais très impressionnante. Il y est représenté des artistes de très grande qualité et une belle variété dans cet art qui existe depuis longtemps dans de nombreuses régions du monde. Bref, une très belle visite qui valait le détour. C’est pour moi une très belle opportunité d’approfondir ma pratique. Malheureusement c’est complètement interdis d’y faire des photos mais je vous met le site en lien (il ne rend absolument pas justice à l’expo, mais c’est mieux que rien)
L’après-midi, nous nous rendons à Suwa 諏訪市 pour visiter le sanctuaire Suwa-taisha 諏訪大社. Il est en travaux mais ça reste un très bel endroit.
Nous dormons dans une chambre de style japonais avec vue sur le lac. Nous profitons aussi du onsen privé “Abricot”, l’eau à 57 degrés avec vue sur le lac aussi. C’est très chaud, pour en profiter (sans avoir trop la tête qui tourne) il faut alterner avec des douches un peu plus fraîches. En tout cas, on en ressort avec la peau très douce ! Le soir, nous avons un peu de mal à trouver un restaurant pour manger sans faire la queue et nous nous rabattons sur un restaurant “italien”. J’en profite pour goûter la “pizza japonaise” qui m’intriguait beaucoup. Celle-ci était plutôt bonne et je ne suis pas déçu, alors que ça m’arrive souvent d’être déçu par des pizzas françaises. Alors c’est peut-être parce que je m’attendais à rien, mais bref j’ai bien mangé ! Même le tiramisu était bon malgré une portion ridiculement petite !
S’il devait y avoir une seule journée ensoleillée, je voulais que ce soit celle-là. Au départ d’Hakone, nous voulons faire le tour des cinq lacs et profiter du mont Fuji. Nous commençons par aller au torii de la paix. Les gens font la queue pour faire une photo dessous. Franchement sans moi. Nous marchons un peu au bord du lac, visitons le temple, et voyant que les nuages s’amoncellent devant le mont Fuji, nous repartons vers le lac suivant. Nous avons donc enchaîné les belles vues de monts fuji, mais de nombreux endroits sont pensés pour resplendir avec les cerisiers. Notamment l’écomusée de Saiko, qui est beau, mais un peu décevant avec les arbres complètement nus et l’herbe jaune.
La balade est très belle et nous dormons au bord du lac Shoji dans une chambre avec vue sur le mont Fuji. Je croise très fort les doigts pour avoir une éclaircie demain matin mais ce n’est pas prévu et nous avons déjà été bien gâté par la météo aujourd’hui.
Le torii de la paixVue depuis la chambre d’hôtelEncore trop court !
Notre première visite étant en intérieur, ce n’est pas grave. Nous prenons le train depuis Shinagawa jusqu’à Odawara. À Odawara, nous récupérons une Toyota Sienta chez Toyota Rent a car. Nous avons réservé bien en avance et la récupération de la voiture est assez simple et rapide (plus qu’en France, bizarrement). Je prends le volant à droite pour mes premières minutes de conduite à gauche ! Nous roulons quelques minutes dans Odawara pour rejoindre l’un des parkings du Château. Ça se passe plutôt bien. Les gens ne sont pas excités au volant, je roule tranquille et ça va ! Nous visitons le château en commençant par le petit temple à l’ouest et rentrons par l’arrière du parc, en arrivant donc directement dans la cour du donjon. Le château d’Odawara a été restauré assez récemment et est très beau de l’extérieur. L’intérieur est moderne et ressemble à pas mal de musées du monde. L’exposition n’est pas très grande, mais compte quelques très belles maquettes en bois. La vue depuis le sommet du donjon doit être jolie mais un jour de pluie elle n’est pas très intéressante. Après cette visite, nous souhaitons manger. Nous traversons donc le parc du château qui doit être magnifique en pleine floraison des cerisiers. Soit théoriquement pile en ce moment. Mais la réalité est tout autre. Aujourd’hui le 26 (floraison annoncée le 18 mars), la végétation est encore très grise et sans fleurs. (mise à part les quelques espèces qui fleurissent bien plus tôt). Nous mangeons dans un restaurant traditionnel de Soba, j’ai fait quelques découvertes gustatives et c’était très bon.
Suite à cela, nous reprenons la voiture pour le temple bouddhiste Daiyuzan Saijoji. Il pleut toujours des cordes et nous y allons sans trop d’espoir car Google annonce une fermeture à 16h. Mais ça a l’air très beau et nous tentons le coup. Sur place, il y a peu de voitures et encore moins de monde. Les premiers abords du temple ne sont pas très beaux avec de grands bâtiments “modernes” (qui ont quelques dizaines d’années). Nous franchissons l’entrée principale, et il n’y a pas grand monde et très peu de chance que cet espace soit fermé au public. Cette cour est déjà plus jolie.
Plus nous avançons et plus on découvre l’étendue du site, et la beauté des éléments qui le composent. Devant l’un des très grands temples, nous voyons de la lumière. Quelques moines passent et l’un d’eux nous fait signe de la main. Quelques secondes plus tard, il nous invite à nous approcher et vient nous parler. Nous enlevons nos chaussures et il nous dit que si nous restons silencieux nous pouvons entrer et assister à la cérémonie qui se prépare. Il est très avenant. Nous exécutons et entrons, en quelques minutes une cérémonie mystérieuse commence. Il y a les moines, quelques “spectateurs japonais” (moins de dix) assis, bien habillés et portant une sorte de collier en tissu. Apparemment pas des touristes comme nous, qui sommes les seuls “intrus”. La cérémonie dure entre 30 et 45 min, et reste assez obscure pour les non-initiés, mais le lieu et l’ambiance sont incroyables.
Après la cérémonie, le moine qui nous a accueilli revient vers nous. Il nous explique que cette cérémonie était exceptionnelle (1 fois par an). Il nous demande ce que nous en avons pensé, d’où on vient et où l’on va le soir même. Nous le remercions encore de nous avoir invités à entrer. Nous poursuivons la visite du complexe bouddhiste, et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est exceptionnellement beau. Il pleut, mais on est seul sur le site. Nous avons eu froid mais le seul regret est de ne pas pouvoir rester plus longtemps. La nuit tombe et nous serons bientôt en retard pour le booking. Le soir, nous mangeons dans un minuscule izakaya/karaoké tenu par deux vieux. Nous avons mangé sur des tables basses, sur un tatami. La souplesse nous faisant défaut à tous les quatre, l’assise n’était pas des plus confortables. La cuisine était bonne et l’ambiance rigolote avec tous ces posters dédicacés par des acteurs inconnus (pour nous) qui tapissent les murs.
Nous avons passé la nuit à l’auberge Manten No Hoshi à Hakone. C’est un ryokan, propre et typique, mais sans grand luxe. Il y avait 4 onsen privatisables. Nous avons donc essayé un onsen extérieur sous la pluie (de nuit), très sympa, ainsi qu’un plus petit à l’intérieur. C’était ma première nuit sur de véritables tatamis, avec des futons pas très épais, et bien c’était dur ! J’ai quand même réussi à dormir, mais pour quelqu’un comme moi qui dort sur le côté en appuyant sur mon bras, ce n’était pas super confortable. En résumé, la journée avait mal commencé avec cette pluie diluvienne, mais le temple, les restaurants et l’hébergement étaient vraiment bien.