Je décide de consacrer ma dernière journée seul à l’achat de souvenirs pour mes amis. Je me rends d’abord à CHIYODA au fameux 櫻屋 SAKURAYA. C’est un magasin d’équipement pour les arts martiaux. Je voulais y acheter un sabre en bois assez précieux commandé par Loïc, mais il n’est malheureusement plus en stock. Les bokuto et les shinai sont beaucoup moins chers au Japon qu’en France, mais reste ensuite à les acheminer, ce qui n’est pas sans un certain coût.
Semi-déçu par cette visite (car je pensais y faire un achat exceptionnel), je me dirige vers le Nippon Budokan 日本武道館 et fais un tour dans ses jardins. Pour être honnête avec vous, ne vous faites pas d’illusions, en mars sous la pluie, le parc n’est pas incroyable. L’herbe est encore jaune, les cerisiers et autres arbres sont loin d’être en fleurs, et il pleut. « Oui, mais c’est l’ambiance de ‘garden of word’… » Alors non, déjà ce n’est pas le bon parc et non, la pluie sur l’eau ne suffit pas à créer cette ambiance romantique, il faut aussi la musique 😉 .
Bref, c’est un très bel espace de respiration dans la ville, mais si vous avez l’occasion de vous balader dans la nature, c’est dispensable. Toutefois, les vestiges des fortifications sont intéressants pour peu qu’on aime la bonne maçonnerie.
Les cerisiers en fleurs…Si quelqu’un veut essayer…
Après ce parc, je décide de rejoindre Akihabara à pied. Pour voir.
Akihabara 秋葉原
Eh bien, c’est la grande ville…
Voilà, voilà, impressionnant mais ce n’est vraiment pas mon truc. J’arrive à Akiba pour acheter des geekeries pour mes amis. J’ai visité le Mandarake de 8 étages (mais 8 petites surfaces), le Super Potato (tout petit, tout serré, tout chaud), et d’autres boutiques, y compris le Bookoff (très grand). Pour dire vrai, c’est une sorte d’enfer pour moi. Trop de gens dans pas assez de place, c’est le temple d’un capitalisme fou dont les idoles en plastique ont des seins énormes et des visages d’anges, il y a tout et n’importe quoi, classé selon un système mystérieux, à tous les prix. Bref, j’ai paniqué, je n’ai rien acheté, ni pour personne, même pas pour moi, alors que je suis tombé sur un artbook assez rare qui me faisait de l’œil depuis longtemps. Après quelques heures à me dire : “mais au fait, il l’a celui-là ? et puis c’est qui son perso préféré ? mais attends je l’ai pas vu deux fois plus cher à l’étage du dessous ? »
J’ai fui.
Direction Haneda, non pas pour reprendre l’avion, mais pour récupérer Emilie et ses parents !
Je ne sais pas si j’aurai le temps de vous écrire autant (ce n’est pas grand-chose mais ça prend déjà pas mal de temps), mais je vais faire de mon mieux, au moins avec quelques photos de nos visites. Le temps s’annonce pas génial cette semaine, mais je pense qu’on arrive dans la meilleure période pour les cerisiers. On croise les doigts pour quelques balades au soleil !
Repas du soir dans un restaurant chinois avec une super ambiance
Je me lève relativement tôt aujourd’hui car j’ai un entraînement de kendo ce matin. Ce sera le premier et sûrement le dernier de mon séjour donc je suis assez excité à cette idée.
Je me rends donc à Akatsuka au Dojo Kyumeikan et j’y suis très bien accueilli. Je les avais contactés quelques jours plus tôt et ils m’avaient gentiment répondu. C’est un dojo avec une forte volonté d’amitié à l’international et ça se ressent. Amis français, vous pouvez y aller sans appréhension ! Avant d’en parler à Ghaïs, j’appréhendais un peu de ne pas avoir le niveau pour survivre à un entraînement japonais, mais le Japon est comme le reste du monde, il y a des gens plus forts et d’autres moins. En tout cas, le cours s’est bien passé pour moi, j’étais bien cuit, mais comme en France ^^.
Après ce bon entraînement, Kato sensei fait une petite démonstration de iaido et m’offre des fascicules du dojo et deux presse-papiers trop stylés. Encore merci à eux pour ce bel accueil. (Fun fact, j’ai rencontré un autre Matthieu de France qui s’entraîne là-bas. Il est très sympa et travaille au Japon !)
SETAGAYA
Je retourne à l’hôtel prendre une douche et me reposer un peu avant de repartir pour Setagaya pour mon dernier cours de Tenshinryu au Japon. C’était plus intense qu’hier mais tout aussi intéressant. J’apprécie de profiter en direct des corrections des sensei. Notamment sur les postures. Par rapport à la perception extérieure des mouvements à pleine vitesse, la réalité est bien plus complexe. Si l’on compare à des écoles plus “communes” et “modernes” de iaido où l’alignement vertical du tronc est assez strict, ici ce n’est pas systématique. Au contraire, les positions mobilisent de façon complexe toutes les parties du corps avec pour objectif la rapidité, une géométrie favorable à la sécurité vis-à-vis de l’adversaire et une capacité à ajuster le mouvement par rapport à la situation et favoriser. Ainsi, par rapport à ce que l’on perçoit, les positions sont bien plus complexes à réaliser qu’il n’y paraît. Par rapport à la sensation, les ajustements sont souvent des positions “exagérées” et pas très naturelles à priori. Les sensations sont assez difficiles à décrire mais j’ai beaucoup filmé les cours et je vais essayer d’en retranscrire une partie, cela me sera utile à l’avenir.
Et justement en parlant d’avenir, je pense vraiment pratiquer cette école dans la durée. Je suis loin de pouvoir l’enseigner mais dans quelques années ça devrait être possible. En attendant, j’aimerais trouver des gens avec qui pratiquer cette école, histoire de créer un groupe d’étude, sous la supervision pédagogique de Pierre-Emmanuel Sensei et des cadres japonais. Ide Sensei a partagé avec le groupe japonais nos intentions de dynamiser le groupe France et m’a formulé le souhait de m’évertuer à reproduire le même genre d’ambiance en France qu’au Japon. Et cette ambiance n’est pas celle du fantasme quasi militaire qui fait rêver certains occidentaux. Kuwami sensei et son groupe sont des gens chaleureux, avec beaucoup d’humour et une vraie passion pour leur art, et une recherche honnête. Kuwami sensei a même tenu à me faire une accolade à mon départ, ce qui n’est pas du tout dans les habitudes des Japonais (ni des miennes) !
Il fait très mauvais ce matin. C’est mon dernier jour dans ma famille d’accueil. Je prépare donc ma valise, bosse un peu, glande un peu. Je dois passer poser ma valise à mon hôtel du week-end avant d’aller à l’entraînement. Une fois cela fait, j’ai une vingtaine de minutes d’avance sur mon trajet pour le dojo de Yokohama. La météo s’est calmée. Je décide donc de faire un tour du quartier où je loge : Akasaka.
Akasaka 赤坂
Je vois un torii et je m’y dirige donc. De l’extérieur, le temple est en travaux mais on peut quand même rentrer dans la cour et le visiter. Je fais donc une visite rapide du sanctuaire Hie. C’est dommage car au moment où j’arrive, il y a une démonstration d’arts martiaux dans le temple. Pire, la démo de iaido se termine quand j’arrive, j’ai le temps de voir 3 minutes d’aïkido puis je dois partir pour mon entraînement du jour. Dommage car le lieu est vraiment sympa.
Cela va sans dire mais je passe beaucoup de temps dans les transports en commun ici à Tokyo… minimum deux heures par jour.
Yokohama 横浜市
En route pour Yokohama ! Une fois à Ichigaocho, je retrouve Ide sensei à la gare (par hasard) et nous allons au dojo ensemble. Tenshin sensei a préparé 5 pages de cours, je n’y comprends malheureusement rien mais il nous montre quelques mouvements intéressants ! Il a pas mal de choses à dire aujourd’hui, donc la pratique est moins intensive mais très intéressante. Ce cours du samedi est intéressant car on se retrouve plongé dans la recherche technique de l’école. Tenshin ryu est une école de sabre assez complexe, mais plutôt pragmatique, avec beaucoup de variations. Au début du cours, Tenshin sensei me propose de tester une arme dont je ne sais rien. Une chaîne accrochée à la base du sabre court. Elle doit rester dissimulée mais peut servir pour surprendre l’adversaire. Ide sensei m’explique qu’il n’y a pas vraiment de kata avec cette arme mais que l’étudier fait partie de l’école. Mes quelques essais laissent Tenshin sensei dubitatif (à juste titre).
Kuwami sensei est intéressant car en plus d’être très habile, il est vraiment dans une recherche pour perfectionner le style. Il est exigeant dans la pratique, mais a beaucoup d’humour et accepte sans problème d’échouer parfois à démontrer quelque chose. Par exemple, Tenshin sensei me demande de ne pas remonter mes manches. Kuwami sensei m’explique que même avec des manches larges de type sodé, il faut être capable de pratiquer. Dans les 10 minutes, il aura des problèmes de manche (qu’il porte large) qu’il soulignera par une petite blague. Il m’empêche que pratiquer avec lui est toujours assez étonnant car il exige toujours des élèves qu’ils s’engagent beaucoup face à lui, même si cela est risqué pour sa sécurité (à lui). Il est complètement dévoué au sabre. J’essaie d’enregistrer ce qu’on me propose à chaque cours, mais ça ne s’encrera qu’avec beaucoup de pratique.
Il est déjà l’heure de rentrer et je fais une bonne partie du trajet avec Ide sensei et nous discutons bien. Certes en anglais mais j’essaie quand même de parler japonais quand la phrase me vient. J’essaie aussi de suivre attentivement les conversations qui m’entourent pour essayer d’en capter des bribes mais je ne suis pas encore à m’intégrer à une conversation entre natifs.
Je commence par vous écrire puis je vais à une initiation à la calligraphie proposée par mon école. C’était deux heures vraiment agréables, et j’en ressors avec une calligraphie sur carton de Haru 春 (printemps) et un kit de calligraphie (un pinceau avec 2 feuilles magiques). Honnêtement pour le prix, c’était une très bonne affaire. J’y allais aussi pour voir comment des “pros” gèrent une initiation puisque, avec l’association, nous en faisons souvent. Je pense que nos initiations menées par Loic et/ou Attilio sont vraiment qualitatives et j’ai hâte d’organiser de nouveaux stages avec Attilio.
Je termine ma journée par plusieurs cours de japonais en mode révision expresse de l’ensemble du livre (dont je n’ai vu en cours que les deux derniers chapitres mais dont je connaissais globalement les points de grammaire).
Vendredi
Le matin, je prends du temps pour écrire un mot de remerciement à ma famille d’accueil. À midi, je vais goûter les méga pancakes de Shibuya chez Flipper’s avec Patrice, une camarade américaine. Un peu cher (environ 3000 yen pour un demi salé, un sucré et un jus d’orange) mais vraiment délicieux !
Nous allons ensuite à l’école pour une dernière petite révision, l’examen de fin de cycle et nos projets hebdomadaires. Le test était rapide et j’obtiens 90% avec des fautes plutôt bêtes, j’aurais sûrement dû passer plus de temps à me relire. Mais ce n’est pas très important car c’est un test de changement de niveau et je m’en vais. J’ai un vrai test à réaliser (le LILATE) d’ici quelques mois pour valider le financement partiel de cette formation par le CPF. Pour chaque départ d’élève, EF organise une mini cérémonie de remise de diplôme, avec le chapeau à l’américaine, le discours et tout. Nous étions deux (avec Vanessa, une hôtesse française) à partir de cette semaine donc on a fait bref mais c’était sympa.
Bilan de cette formation : 3 semaines sont vraiment insuffisantes pour rentrer dans la méthode, le fonctionnement des cours et s’habituer à la vie tokyoïte, mais :
L’équipe pédagogique est très bien, et les cours sont intéressants.
Je pense avoir consolidé des notions déjà vues et appris pas mal de vocabulaire.
J’ai pu parler beaucoup et dépasser l’appréhension du débutant.
J’ai récupéré de nouveaux supports pédagogiques et découvert la méthode Marugoto.
J’ai rencontré un tas de gens du monde entier avec qui discuter en japonais ou en anglais. (Et progresser en anglais est important aussi)
Si c’était à refaire ? Je le referais mais sans option intensive car le contenu était vraiment dispensable. Par contre, pour ceux qui peuvent se le permettre, évidemment qu’il faut partir plus longtemps. Je pense avoir progressé même si on ne fait pas des miracles en trois semaines, cela m’a aussi donné envie de continuer les cours. Je ne sais pas encore si j’en serai capable financièrement mais ce voyage m’a motivé à continuer de travailler mon japonais, ne serait-ce que pour pouvoir entretenir et approfondir les contacts établis ici.
Voilà, l’école c’est fini, place aux vacances !
J’ai un joli week-end de pratique en perspective. Lundi, Emilie, Michelle et Philippe arrivent pour débuter la deuxième phase de notre voyage qui s’annonce géniale !
Aujourd’hui, c’est mon anniversaire ! J’ai 35 ans.
Avec des amis de l’école, nous sommes allés à Odaiba !
Notre projet était de manger dehors sous les cerisiers et d’aller nous amuser dans un batting center.
Malheureusement, le temps n’était pas assez beau pour manger dehors, les cerisiers n’étaient pas encore en fleurs, et le batting center était un tel enfer sonore que j’ai abandonné l’idée.
À la place, nous avons décidé de manger des gyozas géants au restaurant chinois, de profiter de la salle d’arcade, de voir un robot géant très stylé et la statue de la Liberté. C’était un bon moment.
Ensuite, je suis allé prendre un cours de sabre avec Kawabata sensei ! Il m’a enseigné pendant 2 heures un long kata au couteau contre le sabre ! À la fin du cours, il m’a donné le couteau en bois que j’avais utilisé pour tout l’entraînement ! Je ne sais pas si je le reverrai avant mon départ, mais c’est une belle rencontre et il m’a proposé de garder contact.
Bilan existentiel :
(Tout cela peut sembler d’un intérêt assez limité pour vous, mais je serais heureux de pouvoir le relire dans quelques années.)
Adolescent, on s’imagine qu’à 35 ans, on sera au mieux de notre vie professionnelle. On pense que si on doit devenir quelqu’un de notable à 35 ans, ça devrait se voir… Je viens d’un milieu populaire, d’une famille « recomposée ». J’ai fréquenté des établissements publics et j’ai reçu le minimum d’éducation religieuse nécessaire à ma culture générale. J’ai eu la liberté de pratiquer les activités que j’aimais à une intensité modérée, et j’ai eu l’espace pour aller chercher ce que je pouvais de culture artistique. À part être apprécié par le plus grand nombre, je ne sais plus trop à quoi j’aspirais plus jeune, probablement à devenir un architecte un peu reconnu. La célébrité ne m’intéressait pas, mais je voulais avoir le luxe de vivre de ma passion, de vivre en faisant une activité qui m’offre le luxe de proposer une pratique personnelle à des gens qui s’y intéressent suffisamment pour qu’ils soient prêts à payer pour ça. Donc j’imaginais sûrement m’extraire de mon milieu social et m’élever jusqu’à une profession libérale (intellectuelle) rémunératrice, ce qui susciterait la fierté de ma famille grâce à sa parenté avec le bâtiment. Adolescent, si on découvre le déterminisme social, on se dit qu’il est possible d’y échapper, qu’avec de la volonté, on peut devenir une erreur statistique. J’ai toujours été un peu moyen/plus en tout, et je pensais changer ça. Et bien, je n’y échappe pas, je suis à peu près là où je suis censé être si on tient compte de l’évolution de la société. Mais en fait, ce n’est pas grave, je ne suis pas malheureux. (Et puis, si on est notable jeune, on a trop de temps pour tout gâcher.)
Quels étaient mes espoirs ?
Rencontrer l’amour ? Eh bien ça va, je suis heureux en couple. J’ai trouvé quelqu’un avec qui partager mon quotidien et mes aspirations, et ça fait maintenant longtemps que ça roule. Elle accepte mes faiblesses, me soutient dans mes projets et j’essaie d’en faire autant pour elle. Nous partageons ce que nous aimons partager, et nous avons notre espace d’épanouissement personnel. J’espère que notre relation est équilibrée, en tout cas je ne vois pas les années passer et je n’ai pas de regret. Ce que nous partageons est la base indispensable de mon bonheur. D’ailleurs, honnêtement, si mon voyage au Japon était resté solitaire, je ne l’aurais pas fait. Ce voyage est parfait, car je ne lui gâche pas ses vacances avec mes activités en robe de samurai, mais nous allons vivre un séjour inoubliable ensemble.
Vivre de mon art ? Je ne suis pas sûr d’avoir vraiment trouvé complètement ma pratique personnelle, mais j’ai l’impression d’avoir bien avancé ces deux dernières années. Je n’en suis pas encore à tirer un salaire normal de mon activité, mais j’y travaille. Je sais maintenant que pour vivre de mon art, je n’ai pas forcément besoin d’un revenu extraordinaire. Je sais aussi que la pratique ne suffit pas en soi et que je vais devoir me faire violence commercialement pour arriver à quelque chose de juste. C’est un point important : la création n’est qu’une partie de la pratique professionnelle. Pour me lancer, je vais devoir ramer, globalement seul surtout au début. Je l’ai déjà fait plusieurs fois, avec plus ou moins de succès, sans jamais me retrouver dans une situation critique. Si je n’ai plus d’argent, je trouve toujours un travail conventionnel. Je sais ce que je sais du monde du travail, et ça n’est jamais un souci. Au contraire, c’est souvent l’occasion de belles rencontres.
Et puis quoi d’autre ? Ah oui, enseigner les arts martiaux japonais. Je suis certain que c’est déjà ce que je voulais faire au lycée. Alors oui, mon parcours martial est aussi chaotique que le reste, mais j’ai l’occasion, souvent, de partager ma passion avec des gens. Aujourd’hui, je suis au Japon, je me forme à la source, je profite de cette chance extraordinaire de pouvoir aller à l’autre bout du monde juste pour voir comment c’est. Je rencontre des gens qui partagent la même passion, et j’imagine comment je vais pouvoir créer en France un environnement pour partager cette passion. Mon rêve n’a jamais été de vivre au Japon ; le Japon est un exotisme qui me passionne parce qu’il est exotique. C’est un point de perspective pour ma vie en France. Qu’est-ce qui me plaît ou me déplaît ? Comment essayer de nourrir chacun des deux mondes ? Comment l’autre nous parle de nous ? D’où vient l’émerveillement et le bien-être quotidien ? Comment mettre suffisamment d’exotisme dans ma vie pour y trouver la respiration nécessaire aux défauts de notre société (qui ont tendance à m’accabler) ?
Bref, je prends un coup de vieux, ça fait déjà longtemps que j’ai plus de cheveux, mais je vais quand même essayer d’être heureux. XD
PS : Oui, c’est abrupt et ridicule comme fin d’article, mais je n’ai ni le temps ni le talent d’écrire plus !
Vous pardonnerez cette horrible entorse à mon mode de publication habituel, mais pour des raisons dramatiques, je vais commencer par vous parler du Lundi 18 mars pour enchaîner avec le mardi !
Lundi 18 mars SHIBUYA
Après un dimanche très sympa, en comparaison, le lundi ne pouvait être que nul. Je me lève et me prépare comme d’habitude. J’ai un peu d’avance (comme souvent). Je sors, dis bonjour au vieux qui fait la circulation pendant les travaux, fais 50m en vérifiant si j’ai ma carte de transport. Que nenni, elle n’est pas sur moi. Pas grave, je l’ai sûrement oubliée dans ma chambre. Je fais demi-tour, baragouine un truc au vieux, qui s’interroge sûrement sur mes allées et venues, et remonte à la recherche de ma carte. Bien sûr, je ne la trouve pas, la panique s’empare de moi et je ne suis plus en avance. Donc je fais une croix dessus, paie mon ticket et file car j’ai rendez-vous pour une activité proposée par l’école. Cette activité, c’est de visiter une école primaire et rencontrer des classes pour que les enfants parlent anglais. J’arrive à l’heure, mais un peu angoissé d’avoir perdu ma carte. C’est bête, en sortant de la gare le soir, j’avais remis des yens dessus. Je suis donc sûr de l’avoir perdue entre la gare et mon logement (c’est déjà ça).
Je suis à l’heure devant l’école, avec mes petits camarades, et on attend là pendant 35 minutes … je ne sais pas pourquoi, mais bref. Les quelques heures avec les enfants sont drôles, ils nous font des petits exposés en anglais et on fait le jeu des fruits en anglais. On mange ensuite avec eux, le même repas, en classe et tout. C’est très amusant. J’ai beaucoup travaillé avec les enfants, et honnêtement les enfants japonais sont comme les enfants en France, juste un peu meilleurs en anglais. Ensuite, Andreï et moi nous voyons proposer un “oni” (c’est un loup) et donc nous partons jouer au loup dans la cour. Les enfants qui n’ont pas assisté à notre visite sont étonnés de voir des adultes étrangers jouer au loup, mais à la question “dare?” だれ ? (qui?), la réponse “ryuugakusei” 留学生 (étudiant étranger) suffit ! Après 5 à 10 minutes de Oni, nous quittons l’école des petits pour aller étudier dans la nôtre.
Repas à l’école primaire !
Miam le mochi !
Par contre, l’après-midi de cours était nul. Je ne vais pas m’étendre dessus, mais on n’a pas fait grand-chose, ce qui m’a passablement agacé (oui, car au prix des cours, j’en attends un peu plus). Je rentre donc chez moi et demande à la gare s’ils ont trouvé ma carte : NON.
Une fois rentré, je mange un bon repas maison et ma mère d’accueil appelle la gare pour essayer autrement. Elle me dit d’y repasser plus tard car les Japonais sont occupés et peuvent mettre un peu de temps à ramener les trucs.
Le lendemain, je commence par demander à nouveau ma carte à la gare. C’est la même personne que la veille, il me fait des grands signes que non, il n’a rien. Je vais demander au McDo où j’ai pris un encas la nuit de la disparition (oui, c’était assez tard), ils font l’effort de chercher mais rien, la manager me recommande d’aller demander au poste. Il faut que j’aille en cours, donc tant pis, je paie mon ticket et redemanderai le soir. La demi-journée de cours est bien plus intéressante que lundi, mais j’en sors un peu démoralisé par le fait d’avoir perdu ma carte avec mon abonnement et les 5000 yens. Je rentre donc et révise mon projet de divertissement du soir pour me punir d’avoir perdu ma carte. Je repasse donc au guichet, nouvel interlocuteur, ils me font remplir un formulaire et hourra ! je récupère ma carte Suica ! Je rentre l’annoncer à ma mère d’accueil qui dit “this is Japan !”. En effet, quelqu’un a bien ramené ma carte et n’a pas touché aux sous dessus ! Bref, je peux me dépunir et reprendre une vie normale !
Je réalise donc mon projet du jour : aller au Korakuen hall 後楽園ホール(Tokyo Dome) voir un match de boxe (anglaise) comme dans le manga que j’ai dévoré récemment : Hajime no Ippo. J’envoie les photos du lieu mythique à Fabien (qui est fan aussi) et paie mon billet 6000 yens pour une place quelconque. Je suis très excité à l’idée de voir mon premier match de boxe en live, d’autant plus ici. La salle est assez petite donc malgré mon placement pas terrible, je vois bien. C’était super, j’ai vu 8 matchs, globalement des catégories très légères, mais avec des ko, des décisions, une égalité. et une finale très belle mais trop courte car stoppée à cause d’un saignement à l’arcade. Bref, la semaine commençait mal, mais au final ça va !
Le korakuen hall (c’est plus petit que dans le manga)BOXE !le tokyo domemythique !
Je suis en retard sur mon journal ! Aujourd’hui, j’écris un peu moins, mais j’attendais ce dimanche pour avoir des photos afin d’illustrer les deux jours précédents pour lesquels je n’en ai pas beaucoup.
Kawasaki 川崎市
Dimanche ensoleillé, j’en profite pour aller au Nihon Minka-en, le musée en plein air des maisons traditionnelles avec toit de chaume (ou pas). C’est un musée que je voulais visiter depuis longtemps et j’y ai passé 4 heures sans souci, à prendre plein de photos. Les maisons sont magnifiques et les gens qui les animent sont très sympas. Ensuite, je suis monté à l’observatoire du mont Masugata avec l’espoir d’y voir le mont Fuji, mais non. La vue est quand même sympa et j’ai pu me poser un peu.
Setagaya 世田谷区
Je suis ensuite retourné à Setagaya pour le cours de Tenshin ryu ! Je n’ai pas vraiment de photos de ce cours, mais j’ai pas mal filmé, donc vous verrez ça plus tard. Les sensei commencent à me connaître et j’ai droit à pas mal de corrections sur mes mouvements.
Demain, j’attaque ma dernière semaine de cours, et il y a pas mal de travail pour préparer l’examen de vendredi, donc j’écrirai moins. Si j’ai du temps, je sortirai quelques petites vidéos, mais rien n’est moins sûr 😉
Samedi 16 mars
Samedi matin, j’ai un cours de japonais en visio pour parler des styles vestimentaires au Japon. C’était assez drôle de voir toutes les modes étranges qui ont traversé le pays depuis les années 70 ; les années 90/2000 n’ont pas épargné les Japonais ! La fin du cours se concentre sur les vêtements traditionnels, ce qui est vraiment plus intéressant pour moi que les modes modernes.
Je file ensuite à Ikebukuro pour un cours de Tate 殺陣 réservé sur streetacademy.com. Tout est en japonais, et mon enseignant m’avait prévenu qu’il n’était pas à l’aise en anglais. Je rencontre Yuya Matsuda, qui sera mon sensei pour ces deux heures. Je partage le cours avec Akira san et Kosuke san. Tous trois sont très accueillants, et mis à part quelques éléments de vocabulaire bien spécifiques, on se comprend assez bien. La salle est assez petite, et je n’ai pas pris le bon objectif, ce qui fait que j’ai eu du mal à filmer (sans compter une fausse manip qui m’a fait perdre quelques enregistrements). Le cours débute par la consigne de sécurité inévitable en Tate : attention de ne pas armer trop « grand/derrière », car c’est l’accident le plus dangereux qui puisse arriver. Nous faisons une bonne préparation physique et enchaînons avec les exercices de base, seul, puis à deux pour préparer la chorégraphie. Nous faisons une chorégraphie à trois, une avec moi dans le rôle du héros et l’autre avec Akira en héros. Nous avons bien travaillé et bien rigolé aussi, et mine de rien, nous avons très peu utilisé l’anglais, ce qui est une petite victoire. En effet, me dire que je peux intégrer un groupe quasi non anglophone est un objectif que j’avais.
Je rentre rapidement pour changer de sac, et je repars pour Yokohama. Gros coup de fatigue, je m’achète donc un kurobuta, un nigiri et un jus d’orange pour reprendre des forces. Je me repose un peu dans le train et arrive à Ichigao. Arrivé à la salle, je retrouve Kuwami sensei, qui me présente à Tenshin sensei, très accueillant. Je croise Ide Sensei dans les vestiaires. Les cours commencent et nous ne sommes pas très nombreux, certains pratiquants arrivent un peu plus tard. Tenshin sensei n’est plus tout jeune, c’est Ide sensei qui dirige la séance, mais il intervient librement pendant le cours, soit pour apporter une précision, soit pour montrer une technique (avec de nombreuses variations). Le cours passe bien trop vite, j’apprends un tas de détails sur l’école, et je ne cesse d’être étonné par la richesse de ce courant. Kuwami sensei est vraiment un enseignant passionnant, déjà par sa dextérité, mais aussi par la précision de ses mouvements. Il accueille et considère chaque variation, et parfois recadre les choses pour les replacer dans le système de l’école. J’ai de bonnes sensations en pratique, mais les vidéos me font pas mal redescendre.
Je fais une partie du retour avec Ide sensei et Sa san en train, et nous discutons de nourriture. J’ai donc une liste toute fraîche de trucs à goûter. D’ailleurs, je me suis arrêté manger des sushis sur le retour, et c’était excellent.
Vendredi 15 mars
Journée plus calme, j’en profite pour me reposer et vous écrire, puis je vais manger à Shibuya avec Morgane qui part demain. Nous avons goûté les “perfects gyoza” de GYOZA ROCCOMAN. Pour un peu moins de 2000 yen chacun, nous avons eu, par personne, une boisson (petite bière), 5 gyoza assez bons, un plat de soba sauté, et partagé des crevettes frites. Suite à ça, je suis allé en cours pour finir la semaine par notre présentation sur le thème des célébrations et des cadeaux. J’ai raconté ma fête d’anniversaire des 30 ans qui était vraiment énorme !
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de notre présidente ! Bon anniversaire, Emilie ! Je suis un peu triste de ne pas passer cette journée avec toi, mais bon, on se rattrapera.
Toshima 豊島
Ça faisait « longtemps », mais aujourd’hui est une journée exceptionnelle.
Je commence ma journée tranquillement car j’ai rendez-vous à 11h. Je marche pendant 40 minutes et j’arrive avec 25 minutes d’avance. C’est une balade quelconque dans la banlieue de Tokyo, mais ce qui m’attend l’est beaucoup moins. J’ai rendez-vous pour un cours particulier avec Takeaki Abe ! Je les retrouve au Kokokita et fais la rencontre de Fuji-san qui sera mon partenaire pour ces deux heures. Abe San et Fuji san sont tous deux acteurs et ils vont m’enseigner quelques bases de leur méthode d’escrime japonaise de spectacle, 殺陣.
Nous travaillons dans une salle de classe, mais une salle de classe dont le sol est recouvert de véritables tatamis. Et ça, c’est très cool !
Après un « échauffement », nous avons abordé de nombreux points : les mouvements de base, le kata de l’école, le relâchement des hanches et des genoux pour se déplacer, l’étiquette, un peu d’acting puis des exercices à deux pour finir par des chorégraphies à trois. C’était très intéressant et amusant. J’ai filmé l’intégralité du cours et je partagerai quand j’en aurai le temps les éléments marquants de cette session. Bien sûr, ces rencontres ont pour objectif d’améliorer la méthode d’escrime japonaise de spectacle que je développe en France et j’espère que vous serez nombreux à vouloir l’essayer à l’avenir.
À chaque groupe que je rencontre, je découvre des variations subtiles des mouvements du sabre. Bien sûr, ils ont tous leurs justifications, et c’est la confirmation qu’il n’y a pas de vérité pour faire tel ou tel mouvement. Alors que de nombreux pratiquants s’entraînent à essayer de polir, infiniment, un système bien défini, je découvre sans cesse que rien n’est absolu. Comme pour le reste, il y a des choix, en regard d’objectifs et d’une histoire. Même s’il peut sembler étrange que je ne m’inscrive pas dans un style ou une discipline particulière, en réalité, je suis juste à la recherche d’une expression qui me soit personnelle. Si, comme beaucoup, j’aspire à une certaine reconnaissance, factuellement, je ne fais pas grand-chose pour que ça arrive, et même pire, lorsque cela commence à arriver, je la rejette. J’aime observer un sujet avec différentes approches, j’étudie sérieusement ce qu’on me propose et j’attends de voir comment tout cela participera à l’émergence d’une pratique qui me ressemble et dont je suis fier.
La route est longue et j’essaie de m’amuser en chemin et surtout d’avancer avec des gens que j’apprécie.
Après cette belle matinée, je me dirige vers Shinjuku pour manger et aller répondre au petit jeu de piste que me propose Nicolas pour mon périple tokyoïte. C’est un super initiative de sa part et ça m’amuse beaucoup.
Godzilla ゴジラ
Je fais la rencontre du Godzilla de Kabukicho et mange un karaage 唐揚げ (poulet frit pour 1180 yen) à Torasoba. Je goûte aussi mes premiers dango (nappés de chocolat, bien sûr, 500 yen).
Kabukichō 歌舞伎町
Je navigue un peu dans Kabukicho, ce quartier est amusant mais c’est vraiment trop urbain pour moi. C’est le quartier des plaisirs nocturnes, des bars à hôtes et hôtesses, et ce n’est pas quelque chose qui m’attire. Je n’ai pas fait beaucoup de photos de ce « marché aux humains tout lisses », mais un tas de personnes qui s’en enthousiasment en parleront mieux que moi. Malheureusement, je ne peux pas monter à la tête de Godzilla car la terrasse est fermée pour le moment. Je me venge avec un donut au chocolat sous le regard désapprobateur du dinosaure puis file pour mes cours de japonais.
La journée est très belle et il fait chaud, mais elle touche déjà à sa fin !
Journée “complète” de cours avec ce matin un cours sur les kanji de niveau N4 que je prends en cours de route. Pour le premier cours j’étais complètement largué. Vraiment à deux doigts d’aller voir la prof pour demander à retourner dans un cours moins avancé. 1h20 de souffrances… Mais bon à la pause nous changeons de thème et ça se passe beaucoup mieux. Les kanji sont sûrement le point sur lequel je suis le plus en retard sur mon niveau “supposé”. L’après-midi cours de vocabulaire, petites révisions de la semaine dernière puis découverte des thèmes “fashion” et “recyclage”. Intéressant mais les prochains cours sont sur “manga” et “culture traditionnelle”, manque de chance le jour de mon anniversaire est férié au Japon et je n’aurais pas cours et je ne verrai donc pas ces thèmes… Pour ceux qui se posent des questions sur ce genre de séjour : non trois semaines ce n’est pas assez pour prendre le rythme de la méthode, c’est quand même intéressant mais les élèves sont nombreux à rester plusieurs mois. Par contre, c’est un excellent objectif pour travailler avant d’y aller.
C’est naze les photos de mon téléphone non ?
YOYOGI
Pour avoir quelques nouvelles photos, je vais au parc Yoyogi 代々木.Célèbre pour son jardin d’Iris mais ce n’est pas actuellement la saison. Les torii du Yoyogi Kouen sont très beaux et ce parc très arboré est très agréable (sûrement encore plus l’été). J’y visite le Meiji-jingū 明治神宮, c’est un temple très impressionnant par sa taille mais il y a pas de monde. Vous commencez à me connaître, je préfère être seul dans un petit sanctuaire que des dizaines dans un immense monument. Cela je ne regrette pas du tout cette visite car l’impression est quand même forte.
Après cela, je repère sur la carte “dojo et trésors nationaux”. J’y vais donc, et ne trouve que des portes closes. Les bâtiments sont beaux mais leur contenu n’est pas ouvert au tourisme. toujours est il que cette partie du parc est assez différente et très calme. Énorme frustration car j’entend un cours de kendo dans le dojo et aperçois vaguement un cours d’aïkido par la fenêtre. C’est presque dommage que les cours de budo ne soient pas publics pour diffuser un peu ces pratiques. On peut assister sans problème à un match amateur de baseball, mais pas de kendo ?
Autres pratiques qui restent confidentielles, l’architecture et l’artisanat. Alors même que les gens se déplacent en foule pour admirer ces très beaux bâtiments qui incarnent tout l’exotisme de cette culture passionnante, on entend rarement la phrase : “ce que j’aime au japon ? l’architecture. “ Oui, sans d’excellents charpentiers (entre autres) ces temples n’auraient pas du tout la même allure. Le fait est que l’artisanat se meurt au Japon comme en France alors même que les foules se déplacent pour admirer les vestiges. Concernant l’architecture, si elle se porte bien au Japon (je crois?), il me semble clair que les visiteurs gagneraient à en découvrir davantage pour en apprécier toute la subtilité. C’était quand même pas une mauvaise idée les cours de vulgarisation de la pratique architecturale, je reprendrai surement ça un jour…
Mardi 12 Mars
SHIBUYA
Nouvelle matinée de cours, c’est intéressant et tout se passe bien. J’envisage de reprendre mes cours depuis le début du séjour pour faire un récap des notions abordées. Ça me permettra de réviser et pour les curieux qui apprennent le japonais ça peut servir ! La météo aujourd’hui est exécrable, il pleut des cordes. je n’ai du coup pas vraiment de photos pour ces deux journées. Je les illustrerais donc avec des photos plus anciennes. Pour l’après-midi j’ai deux possibilités: aller au maid café avec l’école et mes petits camarades ou aller à la JAF pour faire traduire mon permis. Comme je suis vieux et pas du tout dans le délire des maids, je choisis de passer une partie de mon après à tester l’administration japonaise ! Je me rend donc à Hamamatsusho pour traduire mon permis. Pourquoi, tout simplement parce que dans la deuxième phase du voyage je serais amené à conduire au japon (et Emilie aussi). Après avoir testé deux solutions, je peux vous faire un retour d’expérience. Pour (r)assurer, nous avons fait traduire son permis depuis le france via japan expérience pour 75€. C’était assez rapide et ma foi efficace. Sachant que j’avais trois semaines sur place, j’ai choisi de faire traduire le mien ici. Résultat, ça m’a pris une heure (et j’ai la traduction, mais en fonction celà peut prendre deux semaines) et couté 4000yen (+- 25€). La démarche est simple, le formulaire est en français , et le monsieur qui gérait ça était aimable et efficace. Honnêtement je ne pensais pas que ce serait si simple et rapide. Donc si celà colle avec votre planning, c’est une solution assez facile.
Ici, j’ai mangé une glace de distributeur pas chère et je suis allé au wc 😉
SHINJUKU
Ensuite je suis allé à Shinjuku, pour acheter un disque dur externe car les vidéos du voyage vont bientôt remplir mon pc portable. Je commence par faire un tour à Yodobashi Camera, je n’ai pas trouvé ce que je voulais et c’est extrêmement saturé d’informations. Je n’ai pas aimé. J’ai donc filé chez Bic camera. Là c’est plus sympa. j’ai acheté un bandage pour mon pouce qui saigne quand je fais du sabre et j’ai trouvé mon disque dur parmi un vaste choix. Mais bon les magasins c’est pas mon trucs, et internet offre bien plus de choix y compris qu’un magasin aussi réputé. L’heure de mon cours de iaijutsu approche et comme il pleut toujour beaucoup, je reprend la yamanote sen pour un arrêt ( et gagnez 20 min de marche sous la pluie)
J’arrive au cosmic center et échange des petits gâteaux et des cacahouettes à la noix de coco (de thaïlande) avec deux pratiquants du dojo. Nous sommes dans une autre salle que la semaine dernière, et même si elle est plus petite, elle est magnifique. Surement le plus beau dojo que j’ai visité. Comme d’habitude, l’ambiance est bonne et le travail sérieux, nous revoyons des techniques vues dimanche (ça n’est pas plus mal pour moi) et des nouvelles. J’ai bien sympathisé avec Arakawa sensei. Malheureusement il n’y a pas cours mardi prochain à Shinjuku et c’est donc là dernière fois que je vois une bonne partie de ces pratiquants. Avant de prendre le train , je mange un ramen avec l’un douhai 同輩. Heureusement il parle très bien anglais (mieux que moi) et nous partageons un bon moment. Constat du jour : mon japonais est encore insuffisant pour échanger directement avec les natifs. Je pensais ralentir les cours en rentrant mais si je veux atteindre mon objectif linguistique, il va falloir que je bosse ! Ces trois semaines de cours sont utiles mais ça ne va pas me donner le coups de boost dont je rêvais.
Lundi 11 mars
Ça manquait un peu de journée banale non ? Et bien ce lundi en était une. Je me suis levé pour vous écrire sur mon weekend de fou, puis je suis allé en cours. J’ai tenté un petit restaurant au hasard à côté de l’école, en plein Shibuya. Au “gindako” et j’ai mangé des Soba sautés et des petites crevettes frites. Le repas était très bon pour un prix similaire à mes casses croutes au 7/11. Franchement pas mal. En cours, nous avons conclu le thème de la semaine dernière par un test (97/100). En rentrant dans ma famille d’accueil je partage un bon repas avec mes “collocs” et nous discutons pas mal. C’est un peu dommage mais nos “parents” d’accueil ne partagent pas les repas avec nous. Ils sont là, on discute un peu, mais ils ne sont pas à table avec nous ( les 4 jeunes hommes étudiant le japonais). Ils sont par ailleurs adorables, mais je regrette un peu de ne pas plus échanger avec eux. D’un autre côté, les autres restent plusieurs mois, moi je ne suis que de passage trois semaines. Bref, j’ai rencontré des mexicains très sympas au japon !
Surement à cause de la fatigue mais c’est une journée ou je me sens un peu moins bien. Mais bon c’est passé très vite et au moment où je publie ces lignes ça fait déjà quelques jours.
Comme hier, il fait très beau, peut-être même un peu plus chaud. M’étant couché bien tard, je profite de la matinée pour dormir un peu. J’ai prévu de marcher tout l’après-midi et de finir par 3h de iaijutsu, il faut que je sois en forme ! Je prends aussi du temps pour finir de vous écrire et traiter les photos.
J’ai prévu de visiter deux temples aujourd’hui. Je me dirige donc vers le premier. En chemin, je m’arrête pour manger des udon. Après un petit thé offert en guise d’accueil, je choisis des udon avec des petits morceaux de canard. Les pâtes sont très bonnes, les morceaux de canard un peu petits mais le bouillon excellent (je me brûle d’ailleurs un peu en le buvant). J’arrive donc au Gōtokuji Temple 大谿山 豪徳寺. C’est assez vaste, très beau mais il y a peu de monde. La foule de manekineko est impressionnante et trop mignonne.
Je vais ensuite au temple shinto Setagaya Hachimangu 世田谷八幡宮. Plus tranquille mais moins impressionnant, l’ambiance y est très sympathique.
Il me reste un peu de temps avant le cours, je me dirige donc vers un troisième sanctuaire plus à l’est : Shōin Shrine 松陰神社. Encore plus petit, l’attraction principale est une petite maison traditionnelle utilisée pour donner cours. Malheureusement, elle ferme au moment où j’arrive. Dommage, heureusement il fait beau et la balade est agréable. Je m’offre un petit goûter dans le parc voisin (dorayaki crème/haricot rouge et daifuku haricot rouge).
fermée… snifUn petit plan pour me consoler
Allez en route pour l’activité de la journée ! Battojutsu /iaijutsu de l’école Tenshin Ryu (la même que mardi)
Toujours honteux de mon retard le premier jour, j’arrive avec pas mal d’avance. Nous descendons à la salle, échangeons quelques mots, une pratiquante partage même ses chocolats hello kitty. Encore une fois les pratiquants sont très amicaux. Je fais la rencontre d’Ide Ryusetsu 井手 柳雪 sensei et il me sort quelques mots en français. Il est lui aussi très gentil et fait beaucoup d’efforts pour parler anglais (et même français). C’est d’ailleurs le cas général des sensei de Tenshinryu. Ayant une volonté de se développer à l’étranger, ils essaient un maximum de faire les cours dans les deux langues lorsque des étrangers sont là. C’est pas mal car je peux suivre sans effort le cours et tenter de comprendre l’explication en japonais qui précède ou suit. Concernant la pratique, nous commençons d’entrée par un kata non pas compliqué mais difficile techniquement surtout lorsque l’on n’a pas l’habitude de cette école. Il s’agit de dégainer vers le haut, d’inverser les mains en haut et de couper avec la main gauche devant. Pas simple… Nous enchaînons ainsi les techniques (variées) pendant plus de deux heures trente avec quelques petites pauses. Nous pratiquons debout, à genoux, seul ou à deux. Kuwami sensei explique qu’en Tenshinryu, lorsque l’on fait un bunkai (analyse martiale à deux) il ne s’agit pas de prêter son corps impassiblement pour vérifier les cibles et les distances. Il ne s’agit pas non plus de surjouer les dégâts comme en Tate mais quelque chose entre les deux. Les distances sont plus justes avant une réaction plus réaliste et le timing est travaillé ainsi plus précisément. Cela pousse à une certaine exigence car le rythme de pratique de cette école et sa complexité peuvent rendre cet exercice dangereux (à pratiquer avec un bon encadrement donc). Bref encore un cours fort intéressant dans une très belle ambiance. J’assiste en plus à la remise de certificat de Marios (le sensei Grec), et c’est assez cool de partager ce genre de moment de la vie de l’école. Nous discutons un peu à la sortie et trois pratiquantes me raccompagnent au train, comme la veille on s’amuse à échanger des mots en français et en japonais. Les Japonaises que je rencontre rêvent toutes de visiter Versailles, c’est amusant.
Ma première semaine au Japon est déjà finie ! Je mesure la chance que j’ai d’être là. Concernant la pratique, les visites et la langue, j’aimerais faire plus. D’un autre côté, avec l’école, la fatigue et les transports, ce n’est pas vraiment évident. Au final, mon rythme est ce qu’il est, je vis de belles choses dans de bonnes conditions.
Demain est une journée plus classique et j’ai pas mal de retard sur le traitement de mes photos et vidéos donc sûrement pas de post 😉