Mardi 5 mars 2024 – Shibuya – Shinjuku

SHIBUYA 渋谷

Premier jour de vrai cours, nous sommes une quinzaine par classe. Le niveau est à peu près homogène. J’ai l’impression d’être assez à l’aise en expression orale, mais les points de vocabulaire et de grammaire que nous revoyons ne sont pas parfaitement acquis. Le test de niveau était donc plutôt pertinent. Mon enseignante 先生 ( sensei ) est très dynamique, sympathique, et la classe est agréable. À midi, je mange un tonkatsu トンカツ 7/11 (après les onigiris d’hier), et franchement pour de la nourriture de superette c’est très bon. Encore un petit cours et la matinée est finie. J’ai quelques heures à tuer avant le cours de ce soir. J’avais prévu de visiter Shinjuku 新宿, mais il fait un temps horrible et je suis d’un coup très fatigué. Après avoir tergiversé quelques dizaines de minutes dans l’espace commun de l’école (d’ailleurs assez bruyant à ce moment-là), je me décide à faire une sieste pour être en forme le soir.

J’avais pour projet de tester les manga kissa (un endroit avec des box privés pour lire des mangas , jouer aux jeux vidéo, et faire ce que vous voulez) à un moment donné dans mon séjour. C’est chose faite, car j’ai fait ma sieste au MAMBOO de Shibuya ! Pour 1000 yen, environ 6€, j’ai pu m’allonger presque deux heures, me rafraîchir avec des jus de fruit à volonté et j’aurais pu profiter des autres services (toilettes, douche, électricité, etc…). La cabine fait pile ma taille en longueur. Le confort est un peu juste du coup mais c’est très calme et il y a une petite musique à très bas volume. Trop bas volume car j’entendais un peu trop mes voisins dans les box d’à côté…

SHINJUKU 新宿

Je n’ai pas vraiment dormi, mais mine de rien cela m’a reposé quand même. 18h, je pars pour le Cosmic center de Shinjuku par la gare de Shinjuku (je n’avais pas vraiment vérifié mon trajet, mais il s’avère que ce n’est pas optimal). J’ai donc marché rapidement 40min sous la pluie. Pour arriver dans cet immense bâtiment. Après une petite attente, je rencontre Marios du Tenshinryu Grèce et sa compagne Katerina. Nous faisons rapidement connaissance et ils sont très sympathiques. Je rencontre ensuite Arakawa Ganryu (荒川 岸柳) Sensei en allant au vestiaire puis Takizawa Dofu (滝沢 洞風) Sensei en arrivant dans la salle. Kuwami Masakumo Isshin(鍬海 政雲 一心)arrive ensuite et nous commençons le cours qui durera presque 3 heures. Une longue session avec beaucoup de techniques et une ambiance vraiment amusante. J’aime vraiment ce genre d’ambiance, pratique sérieuse, mais avec humour. Takizawa Sensei et Kuwami Sensei en plus d’être des techniciens remarquables sont extrêmement drôles et ont une relation très amusante. Les pratiquants Japonais sont tous accueillants et le cours passe assez vite. Étant blessé à la main le mois dernier, j’ai relâché mon petit entraînement quotidien et l’intensité de cette pratique fait qu’assez rapidement j’ai des petites abrasions sur les mains… Mon prochain cours est dimanche, j’ai le temps de cicatriser. J’aimerai monter un groupe d’étude de TenshinRyu en France, j’espère en acquérir l’autorisation prochainement. Je travaille donc sérieusement mais le corpus est énorme et je n’ai pas encore assez pratiqué en en maitriser la structure. Chaque chose en son temps.

Je n’ai pas fais de vidéos ni trop de photos du cours car les sensei m’ont expliqué que la direction de cette salle ne veut pas trop que l’on y filme .

Nous allons ensuite manger avec Kuwami Sensei, Kimura san, Marios et Katerina au BigBoy voisin. Avec sa décoration et sa carte très occidentale, Bigboy reste une enseigne typiquement japonaise. C’était très drôle de manger avec Kuwami Sensei en habit traditionnel dans ce restaurant typé brasserie/dinner dont le service est assisté par un robot. La carte est très étrange, car il y a beaucoup de viandes accompagnées : … d’une ou deux autres viandes. Bref, je prends un steak grillé avec son petit gratin presque dauphinois et une coupe “chocolat”, sans boisson. C’était bon, pour environ 18€. J’entends souvent que la nourriture au Japon n’est pas “ chère “, mais en fait, si on prend les prix français (hors Paris) d’avant la crise et qu’on réduit la TVA, ce n’est pas si différent. Alors oui, on mange bien pour un prix raisonnable, mais ce n’est pas non plus « vraiment pas pas cher ! « .

Bref, nous passons un bon moment, et il est déjà l’heure de rentrer sous la pluie. La météo cette semaine n’est pas très favorable aux visites extérieures, mais je n’ai pas encore fait la moindre visite classique des grands quartiers de la ville… Et je vous confirme que personnellement, les quartier ultra modernes et les centres commerciaux ne m’attirent pas du tout. Mais j’ai des petits cadeaux à ramener donc je vais me faire violence pour vous !

Lundi 4 mars 2024 – Shibuya – Eifuku

Shibuya stock

Shibuya

Aujourd’hui est mon premier jour d’école. Je prends donc la Yamanote-sen 山手線 (la ligne Yamanote) en direction de Shibuya 渋谷. À partir d’Ikebukuro 池袋, le train est bondé. Alors oui, on est presque aussi serrés qu’à l’heure de pointe dans le métro de Lyon, mais là, tout le monde est calme, personne ne parle ni ne bouscule. Je suis pile à l’heure, donc petit stress pour trouver l’école, mais je m’en sors. Je ne traîne pas et je file à l’adresse de l’école. Shibuya, mis à part son fameux carrefour et Hachiko, est surtout un énorme carrefour de transports en commun, donc une gigantesque gare tentaculaire sous trois énormes centres commerciaux. Donc, il y a du monde, des escaliers, des escalators et des ascenseurs partout.

Je suis donc reçu par le staff de l’école : EF Japan. Je commence à discuter avec un jeune de Zurich, une Mexicaine et une Colombienne. Nous sommes un grand groupe de nouveaux cette semaine et les niveaux en japonais sont très variés, de rien à franchement pas mal. La vue depuis le campus au 27ème étage de la Cross Tower est impressionnante. Je suis reçu par une enseignante pour mon test de placement et duo avec une autre Française, Morgane de la Martinique. Nous avons à peu près le même niveau et nous répondons aux questions basiques de l’enseignante, le tout en japonais, ce qui est déjà pas mal ! Je ne me suis pas impressionné, car je suis encore très loin d’être réactif en conversation. Je panique un peu, mon cerveau s’embrouille et je galère à comprendre des phrases simples qui sont de mon niveau. Ce voyage arrive au bon moment pour moi, je vais consolider mes bases, et cela m’aidera sûrement à progresser par la suite. Après une petite introduction au programme de la journée, nous partons en groupe (et je découvre un tas de Français, dont un autre d’Annecy !) faire un tour de Shibuya à pied, y compris le grand carrefour que nous traversons en meute de touristes. La journée d’accueil se poursuit, on nous présente le staff, les règles de vie dans le campus et ailleurs. Nous faisons alors une petite pause et j’achète un peu au hasard (car du monde attendait pour choisir derrière moi) mon premier repas/konbini (des supérettes 24/24). Pour être honnête : Autant le quartier de Shibuya et sa surabondance de stimuli ne m’emballe pas du tout, autant j’avoue que la nourriture du konbini est très bonne !

Mais le dernier cours arrive et je n’ai qu’une hâte, partir vite pour mon premier cours de Tate. Malheureusement, le timing est très serré et je dois rejoindre Eifuku pour 13h40, et le cours à Shibuya finit à 13h40. En arrivant, j’ai demandé si je pouvais quitter le cours à 13h30 pour ne pas arriver trop en retard, mais la même personne qui m’avait dit « ok » le matin me dit cette fois « ごめんなさい, ごめんなさい ! » (« désolé » ou plus clairement, « eeeee oui, mais non »). Ok, ce n’est pas grave, c’est le jeu. Mon programme était un peu ambitieux. J’ai prévenu dans la matinée qu’il était probable que j’arrive en retard le temps du transfert. Mon contact m’a excusé, mais je déteste arriver en retard.

13h40 « 皆さん、また明日! » (à demain tout le monde !) et je file comme un voleur. Pas le temps de niaiser à Shibuya, je cours pour compenser mon retard.

Eifuku

14h passées, j’arrive à Eifuku et je dois encore rejoindre la salle sans tarder, heureusement, c’est facile, pas trop loin et le quartier est calme. Je suis mal à l’aise pour plusieurs raisons, j’ai chaud, je suis en retard et je transpire comme un gros étranger que je suis. Sans oublier que je fais encore une expérience inédite ! J’arrive enfin à la salle et je rencontre KAWABATA sensei qui m’accueille gentiment me laisse me changer (et me rafraîchir un peu). Il me présente ensuite la “team ARAGAMI” que j’ai découvert et contacté via Facebook.

Prendre un cours de Tate 殺陣 (escrime japonaise de spectacle) au Japon avec une équipe de professionnels, c’est génial ! Étudier le sabre sous un maximum de formes au Japon, c’est pour ça que j’ai fait tous ces kilomètres et que j’apprends le japonais !

Je suis accueilli chaleureusement par la troupe et une fois les présentations faites, ils me montrent une partie des mouvements que l’on va étudier. Un kata (enchaînement codifié) seul avec cinquante mouvements, comprenant de nombreuses coupes pour forger une habitude de travail adaptée. Je n’aurai le temps que de voir la moitié de ce kata. Ensuite des exercices à deux, pour décortiquer ce grand kata et apprendre la sécurité lors de la pratique. Cela permet de travailler les distances, la “réception” des coups et la mise en application de la pratique solitaire. La sécurité est un point fondamental et conditionne pas mal de formes. Cela permet ensuite de travailler des enchaînements complexes en groupe en y ajoutant de l’acting.

Ensuite, ils me présentent une chorégraphie que je vais reproduire avec trois membres de la troupe. Une fois tous ces exercices faits et la chorégraphie à peu près calée, nous filmons ma performance. Je fais beaucoup de ratés car en accélérant, j’oublie une partie de la chorégraphie, mais au final, nous arrivons à filmer quelque chose de valable. Du moins sur l’écran de mon appareil photo, car sur grand écran je suis tellement insatisfait de ma prestation ! Les membres de la troupe font leur travail sérieusement et sont extrêmement patients avec moi (mais quel galérien je suis). Je ne peux que constater mon manque de pratique régulière et cela me frustre un peu.

Amis français : s’il vous plaît, entraînez vous avec moi !

Après toute cette action, nous avons vu différentes façons de saluer, des positions assises et les déplacements féminins en seiza. Tout cela est passionnant et après la reprise du premier exercice solo, Kawabata sensei me demande “combien de gardes connais-tu ?” J’en montre une douzaine et il me propose de m’en montrer d’autres. Il me présente un enchaînement codifié de 50 gardes différentes ! Si certaines semblent familières, je suis loin de pouvoir restituer tout ça ! Nous discutons un peu, mais malgré l’enthousiasme, mon japonais atteint trop vite ses limites et Google Trad est impuissant dans ces situations.

Apprendre le japonais est dans cette situation indispensable. Pour moi, si vous voulez apprendre les arts martiaux japonais directement des enseignants japonais, échanger directement avec eux transforme complètement l’expérience.

Dans mon cas, le Tate 殺陣 est quasi-inexistant en France, des troupes sont invitées régulièrement à la Japan Expo, mais il y a peu de stages, d’écoles ou de méthodes qui sont proposées. Donc, si je veux apprendre, pratiquer et partager cela en France, je dois faire le chemin vers le Japon. C’est le pitch de l’Alchimiste, vous partez, vous errez, et vous trouvez le trésor à votre point de départ. Vivre au Japon n’est pas mon objectif, j’aime vivre en France et j’aime partager toutes ces pratiques exotiques avec des gens enthousiastes pour la culture du Japon. Pour le faire d’une façon qui me corresponde, je dois pouvoir échanger avec les enseignants qui m’intéressent (et qui sont japonais).

Aujourd’hui j’ai mesuré un peu plus le chemin qu’il me reste à faire pour avoir un niveau décent, en sabre et en japonais. Cela me semble assez insurmontable… Mais bon, j’ai aussi mesuré le chemin déjà parcouru, pas énorme, mais dans la bonne voie.

Demain, ma journée sera au moins aussi exceptionnelle que celle-là. Je suis encore fatigué par le voyage et l’abondance de stimuli et d’informations, mais ce genre de période est rare dans une vie donc je suis content. J’aurai le temps de digérer plus tard.

また明日みなさん。

Dimanche 3 mars 2024 – Ueno – Arakawa

La nuit en capsule.

Avant de me coucher (et de monter la vidéo d’hier jusqu’à assez tard dans la nuit), je suis allé tester le Sento 銭湯 (bain public) de l’hôtel. C’était encore une première fois pour moi. Je suis assez pudique et je ne savais vraiment pas comment m’y prendre. Pour le mode d’emploi, tout est indiqué en anglais sur des panneaux, c’est gérable. Pour la pudeur, eh bien, à un moment il faut choisir entre nos petites habitudes et une expérience unique. Et puis on n’est pas obligé de la jouer trop exhibitionniste non plus. Si on ne traîne pas à poil dans les vestiaires, qu’on se lave de toute façon dos aux autres sur la petite chaise et qu’on rentre dans le bain sans précipitation mais sans traîner : et bien ça aussi c’est gérable !

Tout le monde le dit, les pudiques, allez-y ! C’est dommage de passer à côté. Le bain est très chaud, (il y avait aussi un sauna et un petit bain froid), c’est agréable. Honnêtement je n’étais pas non plus en super détente, mais avec l’habitude je pense que j’apprécierai de plus en plus. Je l’ai pris comme une sorte d’entraînement pour les onsens du reste du voyage. Bref, je pensais que ça me mettrait un coup de fatigue pour dormir plus facilement, mais entre les émotions et le décalage, j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir. Par contre une fois lancé, j’ai eu beaucoup de mal à me réveiller… Bref, on n’était pas sur du matelas premium, mais honnêtement pour l’état dans lequel j’étais, je n’aurais pas mieux dormi dans un hôtel plus cher ! Donc, le capsule hôtel est validé. Tant que ce n’est que sur une très courte période, c’est une expérience amusante.

Le parc d’Ueno

上野公園 (Uenokouen) fut ma visite du matin. Il faisait très beau, pas trop froid, et si en effet les cerisiers 桜 (sakura) de l’entrée sont fleuris, ce n’est pas du tout le cas des autres. J’étais vraiment au mode radar et donc je me suis posé sur un banc au soleil pour regarder un match amateur de Baseball 野球 (Yakyū). Il y a beaucoup de touristes en ville et à un moment donné je pense qu’on était une dizaine de Français à regarder le match. J’ai traîné un peu puis je suis allé acheter mes premiers takoyaki たこ焼き (des boules de pâte au poulpe).

Vers 13h30 il est temps d’aller récupérer ma grosse valise dans un coin locker (un casier/conciergerie automatique : pratique et facile d’utilisation) et prendre la Yamanote-sen 山手線 (la ligne Yamanote) direction Tabata 田端 pour retrouver ma famille d’accueil.

Arakawa

Je suis très bien accueilli et découvre mon logement pour les 3 semaines à venir. Fatigué mais motivé pour caler mon rythme de sommeil, je décide d’aller visiter le quartier. Arakawa-ku 荒川区 (ku pour arrondissement) est une banlieue de Tokyo bordée par Sumida Gawa 隅田川 (la rivière Sumida) et bizarrement pas par la rivière Ara (qui est un peu plus loin). Le quartier est typique et assez calme, se balader au bord de la rivière est très agréable. Niveau architecture il est assez amusant de croiser une telle variété de bâtiments. Des maisons contemporaines toute serrées, des habitations plus anciennes voir carrément vétustes, temples très beau et une grande roue !

Voilà pour aujourd’hui ! Pas encore de Tate 殺陣, ni de Iaido 居合道 mais ça vient. L’immersion dans une famille japonaise est une superbe opportunité pour progresser !

Question workflow blog de voyage :

Plusieurs réflexions me viennent déjà. Ce que je produis sur les deux premiers jours m’occupe quelques heures chaque jour. Sur de petites journées comme ça, c’est possible, mais les journées avec un planning plus chargé seront plus difficiles à documenter quotidiennement. Concernant l’appareil photo, pour ne pas perdre trop de temps à éditer les photos et les vidéos, je photographie souvent en automatique (ça ne m’empêche pas de les retoucher après sur Lightroom), et je filme en manuel mais sans trop me prendre la tête. Au montage, je fais des choses très simples aussi. De plus, je travaille sur un ordinateur portable, et ce n’est clairement pas la même puissance qu’une tour. Donc, là aussi, pour gagner du temps, je fais plus simple. Voilà, les geekeries du montage vidéo sont au placard pour le moment. En même temps, le vlog voyage, n’est pas un objectif pro pour moi donc faire du contenu amateur c’est cohérent. J’espère que la qualité de mes petits projets vous plaît quand même.

Samedi 2 Mars 2024 Haneda – Ueno

Jour 1

J’y suis ! Le japon. 

Comme dirait Sam Gamegie, « Ça y est. Encore un pas de plus et ce sera l’endroit le plus éloigné de chez moi, où j’ai jamais été. »

Le vol

Le vol s’est bien passé. J’avais peur d’avoir mal aux oreilles comme lors de mon vol pour l’Angleterre, mais ça a été (si comme moi, vous avez mal aux oreilles en avion, essayez de souffler par les oreilles, en bouchant votre nez et bouche comme en plongée). Le temps de décoller et de manger, j’ai regardé deux films en japonais sous-titrés anglais au catalogue ANA. Le premier : “Je veux manger ton pancréas” est la version live du film animé du même nom (sorti après, mais que j’ai vu en streaming). Basé sur un roman, c’est une histoire d’amour entre un jeune homme paumé et une jeune fille condamnée à mourir. C’est triste, mais c’est pas mal pour écouter la langue, car on est sur du quotidien assez commun. Ensuite, j’ai choisi au hasard « Analog », c’est aussi une histoire d’amour (entre un architecte et une femme dont je vous laisse découvrir l’histoire), pareil : bien pour les débutants comme moi, mais triste aussi. Après, j’ai dormi aussi bien qu’il est possible en restant assis dans un siège d’avion en classe éco, et j’ai fait les dernières heures en regardant “la fille du roi des marais” en français cette fois. Une sorte de thriller américain, dispensable. Ha oui ! J’ai quand même vu le sommet enneigé du mont Fuji depuis le hublot ! Tout le monde s’en fichait dans l’avion, mais moi, j’étais content !

Haneda

J’arrive à Haneda. J’avais fait mon certificat de douane sur le site web “Visit Japan”, mais je n’étais plus sûr d’avoir le bon QR code sur mon téléphone (Oui, car j’avais le QR de l’enregistrement nommé lui aussi “ téléchargement (x)”)… Petit coup de stress inutile, je me suis connecté au wifi de l’aéroport facilement et j’ai repris mon QR facilement. Pas besoin de remplir le papier dans l’avion et l’entrée dans le pays se fait assez facilement. Je récupère ma valise sans difficulté et arrive enfin dans le hall d’Haneda dessiné par Pelli Clarke Pelli Architects. Franchement joli et agréable. Avant de m’aventurer en ville, je veux activer ma carte SIM. Achetée sur Japan Expérience, l’activation n’était pas simplement de mettre la carte dans le téléphone. La petite manip est trouvée facilement grâce au wifi de l’aéroport. La trappe du téléphone fut ouverte avec le trombone de l’office du tourisme (oui, je n’ai pas pensé à prendre un trombone.). J’ai Internet ! Je me dirige donc dans les étages inférieurs pour prendre le monorail. La carte Pasmo que Julien m’a donnée ne marche pas, mais prendre un billet classique est très simple. Il est 17 h 30 et le soleil se couche sous ce ciel bien voilé.

Hamamatsucho

Avant de prendre ma correspondance, je fais un petit tour du quartier, car notre dernier hôtel y sera. C’est un quartier moderne assez sympa. Ce dernier hôtel est un bon choix, car relier Haneda le matin du vol retour sera très facile en monorail.

Okachimachi/Ueno

Comme j’ai soif d’exotisme et d’expérience amusante, j’ai choisi un capsule hôtel pour ma première nuit à Tokyo. Le quartier est animé et intéressant. Et le capsule hôtel offre des services étonnant pour un prix dérisoire. Je prends une douche bien méritée et vais manger ! Le curry à volonté est offert avec la nuit, c’est un peu en mode cantine mais c’est très bon (le “doux” est pas du tout épicé.). Aussi, il y a une énorme mangathèque, une bibliothèque et des magazines (oui de Q aussi). Les sanitaires, douche et sdb communs sont propres et la capsule pour dormir est très drôle ! J’ai fait une petite balade nocturne jusqu’au parc d’Ueno pour vous donner l’ambiance du quartier.

 

Budo

J’ai échangé rapidement avec Kuwami sensei pour les cours de Tenshin ryu, tout se précise, j’ai hâte !

Tate 

J’échange depuis quelques jours avec Abe sensei pour visiter son dojo, là aussi ça avance, j’ai hâte !

Normalement, j’ai un autre cours de Tate entre temps, je vous laisse la surprise.

Japonais

Je peux interagir basiquement avec le personnel de service, c’est très plaisant. Mais quand ça devient plus compliqué, j’ai besoin de plus de temps… Je suis maintenant certain que cette immersion va beaucoup me faire progresser !

Je pense que je vais me reposer un peu ce soir. Je n’écrirai pas autant chaque jour, là tout est nouveau et j’ai un peu de temps, mais ce ne sera pas toujours le cas !

J-1 Départ de Paris

Hier soir, j’ai pris le bus pour Paris. Un flixbus de nuit pour une trentaine d’euros. Pas génial mais bon, c’est fait. Le plus long, c’est d’attendre à CDG. À moins de consommer beaucoup, l’attente longue n’y est pas confortable. Mais j’en profite pour vous écrire ici et en discussion privée.

Je file au couché de soleil de Rumilly ! (en fait non il faisait nuit)
Je file au couché de soleil de Rumilly ! (en fait non il faisait nuit)

Vers 8 h 00, je mange mon petit dej et mon voisin un sandwich, je lui propose du chocolat pour finir sur une note sucrée. Je fais la connaissance de Bruno, qui s’est construit une petite maison dans la campagne sénégalaise. Il est un peu triste de ne plus voir de singes passer devant chez lui à cause de l’urbanisation du village qu’il a choisi il y a 25 ans. Le monde change, partout. On en vient aux arts martiaux et je lui explique que j’essaie de développer ici l’escrime japonaise de spectacle. Il me raconte qu’il y apprécie beaucoup la pratique « formelle » sans confrontation violente. C’est amusant, on se rejoint sur ce point. Il est l’heure pour lui de décoller, « bonne continuation ».

Image d'illustration, en fait je suis dans le terminal 1... vous saviez que faire des photos à l'aéroport est un peu compliqué ?
Image d’illustration, en fait je suis dans le terminal 1… vous saviez que faire des photos à l’aéroport est un peu compliqué ?

Mais au fait, c’est le moment de faire le point sur mes attentes, mes objectifs pour ce voyage !

Pourquoi le Japon ?

À 7 ans, je débute l’Aïkido et découvre les budo (arts martiaux japonais « modernes ») et ça ne me lâche plus depuis ! Ado, mon intérêt s’étend à la culture asiatique plus largement. Et jeune adulte, je plonge dans les arts asiatiques, l’encre de Chine, l’architecture japonaise et les films de samouraïs. Je commence aussi à rencontrer des pratiquants de haut niveau et à essayer de trouver des ressources intéressantes. Malheureusement, la langue devient une barrière que je ne suis pas prêt à escalader et à voyager sur la terre de mes passions n’est pas accessible dans les conditions qui m’intéressent.

Francis : l'un de mes premiers enseignant d'aïkido. Je ne suis même pas sur d'être sur cette photo ^^
Francis : l’un de mes premiers enseignant d’aïkido. Je ne suis même pas sur d’être sur cette photo ^^

Il y a deux ans, un projet professionnel (la reprise de l’entreprise familiale) tombe à l’eau. J’avais déjà ramé pour vivoter de mes cours d’arts en MJC à Lyon, sans vraiment en profiter pour développer ma pratique personnelle… Projet que j’avais aussi abandonné pour cette opportunité (combiné au COVID). C’est assez dur de tout remettre en question encore une fois.

Je me retrouve sans projet et un peu frileux à l’idée de relancer à partir de zéro mes animations artistiques alors que j’avais déjà du mal à en vivre dans une région moins coûteuse que la Haute-Savoie. La décision est prise avec Émilie, si je veux reprendre une carrière artistique, autant le faire avec plus d’engagement, moins de pression financière, et donc quitter la Haute-Savoie. Mais ce projet est un projet de vie à deux et je dois attendre un peu avant d’implanter mon nouveau projet dans une nouvelle zone géographique.

Indice sur ladite zone ;)
Indice sur ladite zone 😉

Pour préparer ça, je me consacre alors à développer ma pratique personnelle et créer une base solide pour cette nouvelle “carrière”. Mes aspirations sont toujours les mêmes, vivre de “mon art” lequel n’était pas encore suffisamment affirmé pour subsister. Cet “Art”, c’est une expression plastique personnelle, mais aussi une expression plus corporelle de ma passion pour les arts martiaux. Cette dualité corps/esprit me semble indispensable pour trouver un équilibre à long terme. Il est temps de partir à la source de mes influences, d’affronter un rêve qui au fil des ans devient plus effrayant que moteur. Je n’envisage pas ce voyage sans la possibilité d’échanger directement avec les Japonais, donc je commence à apprendre le japonais en mars 2022. C’est difficile pour moi qui n’ai jamais été bon en langues étrangères, mais j’ai un objectif. Les planètes s’alignent un peu, mon échec professionnel me laisse avec plus d’argent que je n’en ai jamais eu, je découvre que mon CPF durement acquis peut m’aider à mettre un premier pied au Japon via un séjour linguistique en famille d’accueil, ma belle-mère évoque le désir de découvrir le Japon en famille et mon activité professionnelle n’est pas encore assez établie pour être bloquante. 

Je me lance, je dépense 1 500 € pour un billet d’avion vers une île lointaine. 

Mes objectifs 

  • Parler Japonais ; en-tout-cas suffisamment pour échanger directement avec les gens. Voyager facilement, suivre les cours en japonais, être un peu autonome sur place.
  • Pratiquer ! Le iai, le Tate, mais aussi la photo/vidéo et le dessin. Apprendre directement à la source.
  • Découvrir, errer, traîner, profiter, élargir mon horizon, s’inspirer (manger) pour nourrir mes créations futures.
  • Partager, avec mes amis et famille en France, et avec Émilie et ses parents sur place. Parce que j’aime partager ce qui m’anime ! Parce qu’un bon repas est meilleur à plusieurs et parce qu’échanger sur ces bons moments me permet de les revivre et de ne pas les oublier.
Voilà la seule photo vraiment à propos de cet article.
Voilà la seule photo vraiment à propos de cet article.

À long terme, je compte profiter de ces nouvelles compétences pour enrichir mon projet professionnel. Et oui, car vous présenter mon travail ne me suffit pas, j’aime aussi accompagner les autres dans leurs propres projets.

Après une bonne journée à attendre à CDG, je décolle enfin, direction Haneda pour arriver samedi vers 16 h (10 h en France).

Allez promis demain je met des photos que j’ai faites 😉

Ce subtile montage ne reflète en rien mon décollage.
Ce subtile montage ne reflète en rien mon décollage, mon avion n’a pas de pokemon :(.

J-11 Avant le Japon

Je pars pour le Japon dans 10 jours !

J’ai pour objectif d’y apprendre la langue mais aussi d’y pratiquer le Iaido, le Tate et surement un peu de kendo aussi.

Cet article me sert de test pour ce mode de publication.

J’atterris le 2 Mars à Haneda et j’essaierai de poster quotidiennement un petit article, des photos ou vidéos du voyage. Tout sera ici et surement sur Instagram. Je suis encore dans les préparatifs car, à ce jour, je n’ai aucune confirmation de pouvoir pratiquer là où j’aimerais le faire.

C’est quoi l’Escrime Japonaise de Spectacle ?

C’est une pratique dont le but est la création et l’étude de chorégraphies narratives utilisant le sabre japonais.

Nous travaillons selon plusieurs axes récurent : la technique (de sabre, de chute) , la culture (étiquette japonaise, écoles de sabres, personnages célèbres, légendes, …), l’acting (exprimer et transmettre une émotion), et la création.

La pratique est parfois physique, assez technique, souvent amusante et absolument non violente.

L’objectif est de profiter (et d’acquérir pour les élèves) de notre expérience dans les écoles de sabre japonais  “réalistes” pour développer des “spectacles” ou vidéos présentant de façon “romancée” nos disciplines. Le cousinage avec les clubs d’escrime européenne de spectacle ou les Jedi Academy est évident.  La différence se situe dans une approche “japonisante” de la pratique.

Tout d’abord, nous allons revenir sur les origines de l’école :
Le Tate ou Escrime Japonaise de Spectacle est un art issu des techniques de sabre comme le iaido, l’art de dégainer qui se pratique seul, et le kenjutsu, l’art du combat au sabre qui se pratique à deux.

Suite aux succès des films de samouraï dans les années 60 (les 7 samouraï, Yojimbo, Sanjuro, etc…), plusieurs cascadeurs et acteurs se sont spécialisés dans la reproduction de ses techniques de sabre populaires.

Depuis de nombreuses écoles au Japon forment les cascadeurs, acteurs et le public à ses pratiques et mélange sport et expression artistique.

L’école d’Art Et Budo, Escrime Japonaise de Spectacle est la première créée en France et souhaite perpétrer cette pratique riche au travers de 3 principes :

  1. Donner : Donner des coups de sabre ou des prises pour utiliser correctement son corps et être le plus authentique possible.
  2. Recevoir : Recevoir des coups et jouer la blessure. Cette partie ce concentre aussi sur le jeu d’acteur.
  3. Créer : Créer ou improviser ensemble des scénarios pour ensuite les présenter en public.

    Voici ce qu’est l’Escrime Japonaise de Spectacle !

Les rôles en Escrime Japonaise de Spectacle

L’escrime japonaise de spectacle est une discipline riche qui regroupe plusieurs activités qui agissent de concert pour proposer au public un spectacle le plus divertissant possible.

Bien sûr, le plus important reste la formation des acteurs / sabreurs, car ils sont les performeurs et donc le cœur de ce que nous souhaitons développer. C’est d’ailleurs le rôle le plus spécifique de la liste qui suit. C’est la base de notre concept et c’est ce que nous vous offrons.

Par ailleurs, les autres rôles sont indispensables à la réalisation de notre objectif qui est de partager avec le public. Ainsi la plupart de ces “rôles” seront tenus la plupart du temps par des acteurs / sabreurs, mais il est tout à fait possible de participer à l’aventure en s’investissant ailleurs que sur scène. Ainsi, si le projet vous intéresse mais que vous ne souhaitez faire que l’ingénierie son (par exemple), vous êtes le bienvenu !

Détaillons un peu chaque rôle. Au delà de vous permettre de visualiser plus concrètement le projet, cette liste permet de mesurer l’ampleur de la tâche que nous souhaitons mettre en place et de permettre à chaque participant de mesurer l’importance du travail d’équipe, ainsi que l’ensemble des points à améliorer pour rendre le spectacle le plus beau possible. Cette liste n’est pas exhaustive mais déjà très conséquente pour lancer un projet.

Continuer la lecture de « Les rôles en Escrime Japonaise de Spectacle »

Sabres et tenues utilisées en Escrime Japonaise de Spectacle

L’EJS  (Escrime Japonaise de Spectacle) propose l’étude du sabre japonais et à l’avenir d’autres armes typiques du Japon médiéval. ( Yari, Naginata, Kusarigama, …)

Nous utilisons plusieurs types de répliques issues du commerce. Nous avons conçus celles dont nous manquions.

Nous les classons en fonction de leurs caractéristiques d’usage pour notre pratique, en allant du moins réaliste (et donc le moins dangereux) au plus réaliste.

Nous vous présentons aujourd’hui le matériel que vous utiliserez lors de nos ateliers d’escrime japonaise de spectacle.

La classification complète :

  1. Le sabre invisible
  2. le sabre frite
  3. le sabre “chambara”
  4. le bokken
  5. Le « takemitsu » réplique de cinéma en bois peint
  6. le iaito “alu”
  7. le iaito “classique”
  8. le shinken

Détaillons la fonction de chacun (pour la liste des outils qu’utilise Matthieu lors de ses ateliers.

Le sabre invisible

Il s’agit des mains vides, ou mains sabres “Tekatana”. Idéal pour la pleine vitesse, pour travailler sans matériel, pour caler une chorégraphie ou pour travailler l’imagination et le jeu. Avec les enfants, pour les éduquer au respect du matériel, le sabre invisible est la dégradation du sabre de verre. On introduit le bokken en expliquant qu’il “est en verre” et donc fragile et donc que si les enfants le laissent tomber par terre il se casse et ils doivent faire l’exercice avec le fameux sabre invisible. Leur aptitude à manipuler le sabre invisible permet de regagner le sabre en bois.

Le sabre “frite”

Conçu pour un engagement  maximum, le sabre frite est composé d’une tsuka rigide en PVC et d’une “lame” en mousse (frite de piscine), la moitié supérieure du sabre est donc complètement souple et autorise des frappes à pleine puissance (à condition de frapper avec la “lame”). Il est recouvert ou non d’une gaine en tissu pour protéger la mousse. Idéal pour expérimenter des bunkai ou kata à pleine puissance, pour les initiations, et pour les exercices de tactique de combat. Très léger, il permet des actions qui ne sont pas possibles avec un vrai sabre, il faut donc toujours prendre garde à alterner avec un outil plus réaliste pour ne pas se fourvoyer sur ce que l’on fait.

Le sabre “chambara”

Le modèle développé par l’association est différent des sabres de chambara commercialisés pour le sport du même nom. C’est l’outil le plus équilibré entre sécurité et réalisme. Il est non contondant grâce à une gaine en mousse autour d’une structure en bois. La kissaki est complètement en mousse pour limiter le pouvoir d’estoc et les risques de blessures lors de coupes “frôlant” le partenaire. La tsuka est en bois pour se rapprocher des sensations du bokken et le poids est similaire à celui d’un bokken. L’intensité des frappes doit être contrôlée, mais les chocs n’occasionnent pas de lésions superficielles, à titre d’exemple une frappe sur le crâne est comparable à une tête en football (ce n’est pas confortable, mais il n’y a pas de blessure). Très utile pour travailler une chorégraphie à distance juste, il permet à l’attaquant d’affiner son contact avec le défenseur et ou au défenseur de travailler sa réception sur la base d’un contact plus réaliste. Il permet de travailler les techniques de sabre avec plus d’intensité qu’avec le bokken.

Le bokken

Le bokken et une réplique de sabre japonais en bois. Idéal pour l’apprentissage des techniques de sabre seul ou à deux. Adapté au contact entre sabres, il nécessite un certain contrôle pour ne pas blesser le partenaire mais offre une sensation plus proche d’un vrai sabre. Il apporte la notion de danger pour les pratiquants car les coups (involontaires) sont douloureux. Attaquant et attaqué peuvent alors travailler sur les manifestations de la peur (de blesser, d’être blessé) et peaufiner les techniques de sabre apprises jusque là. L’utilisation du bokken nécessite de la rigueur dans le contrôle de l’intensité des échanges. Cette intensité ne peut être augmentée qu’au prix d’une pratique sérieuse et assidue mais sera toujours limitée par la présence du risque de dommages corporels.

La réplique en bois « takemitsu »

takimitsu

C’est le matériel utilisé par les troupes japonaises au théâtre et au cinéma. Une réplique de sabre, avec une tsuka et une saya réaliste mais une lame en bois peinte. Légèrement plus large et avec une pointe arrondie ce sabre de spectacle et très léger. Il est non donc moins dangereux et idéal pour les scènes d’action mais sa relative fragilité impose une certaine compétence technique pour un usage optimal. Son poids et son équilibre étant très loin d’un vrai sabre, le pratiquant doit avoir une bonne expérience de Iaito pour ne pas réaliser de mouvement impossibles avec une vraie lame s’il veut que son escrime reste réaliste.

Iaito “alu”

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Les iaitos “extra light” sont idéal pour les représentations sur scènes ou filmé. Il ont l’apparence d’un vrai sabre mais sont non tranchants et moins lourds qu’un iaito classique (donc moins dangereux). Ils sont aussi moins coûteux que les iaito et donc les chocs sur les lames sont moins dommageables. Les chocs entre lames sont à limiter ou à contrôler car ils abîment le matériel avec un risque de casse. La légèreté de ses répliques permet un exécution plus aisé mais au détriment du réalisme. En fonction du réalisme souhaité, il est indispensable d’ajuster l’exécution au poids “théorique” d’un vrai sabre.

Iaito “classique”

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Idéal pour une pratique individuelle la plus réaliste possible. Ce genre de réplique est utilisé pour l’apprentissage du iaido. La fragilité des lames cependant rendent le travail à deux trop altéré pour être vraiment intéressant. Idéal pour les scènes de film sans combat  (et/ou en gros plan) car la beauté de ces réplique n’est pas comparable aux iaito alu.

Le shinken

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Shinken d’illustration. Vendu par Masamune Store

Le Katana est l’arme réelle utilisée par les samurai. Uniquement pour une pratique individuelle. Extrêmement dangereux, on réservera sa pratique aux pratiquant avancés de iaido ou aux exercices de coupe. Son utilité pour notre discipline se limite à l’expérience de la coupe afin d’améliorer le réalisme de la pratique dans son ensemble.

Index vocabulaire :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sabre_japonais

https://fr.wikipedia.org/wiki/Structure_de_la_lame_du_sabre_japonais

http://www.nihon-token.com/generalites/classifications/classifications.html

http://www.nipponto-ken.net/Chap8%20Typologie%20Detaillee3.html

http://www.nihon-token.com/generalites/nomenclatures/hataraki.html

La méthode Escrime Japonaise de Spectacle

Comment se déroule un cours ? Qu’est-ce qu’on y fait concrètement ?

L’escrime japonaise de spectacle est une discipline qui compte de nombreux aspects qu’il est nécessaire de travailler pour proposer des représentations les plus intéressantes possible. Nous vous présentons le plan d’un cours type, sachant que cette liste n’est pas exhaustive, mais permet néanmoins de se faire une idée de ce qu’il se passe concrètement lors d’une séance basique.

On peut résumer cette structure de cours par : Donner, prendre, imiter, jouer, créer.
Les exercices de chaque section sont organisés par ordre croissant de difficulté et d’intensité.

Les techniques de sabre :

Idéaux pour se préparer physiquement à la suite, les cours commencent souvent par la pratique de Suburi (répétition d’un mouvement simple de sabre) ou l’étude de Kihon (les mouvements de base des arts martiaux).

Au besoin et en fonction de l’intensité globale du cours, les exercices seront adaptés pour mobiliser l’ensemble du corps, préparer le pratiquant et lui procurer le bien-être nécessaire.

En fonction du temps disponible pour cette partie, l’enseignant proposera des exercices de sabre plus avancés, les contres, les désarmements, la tactique, …

Cette partie est similaire à un cours de Kenjutsu ou de Iaïdo / Iaïjutsu traditionnel.

Les techniques de chutes :

Cette partie se concentre sur le fait d’apprivoiser le contact avec l’autre ou avec le sol. Il s’agit d’apprendre à recevoir une coupe ou une frappe de façon convaincante et à tomber au sol sans risque de blessure. Des chutes de toutes sortes sont étudiées : les chutes d’arts martiaux et les cascades de cinémas. L’objectif étant d’offrir un maximum de solutions à un maximum de situations tout en respectant et servant la dramaturgie de l’action. Apprendre à chuter est un travail de longue haleine qui va consister pour le débutant à appréhender le sol jusqu’à des chutes sous contrainte et plus acrobatiques (et avec accessoire) pour les plus avancés.

Sont mobilisés :

  • La sensibilité (lire l’intention pour organiser sa chute, adapter sa réaction à l’action, adapter son attaque au partenaire, …)
  • Le timing (ni trop tôt, ni trop tard)
  • La spatialisation (gérer et profiter de l’environnement, créer ou éviter le contact, …)
  • La gestion du stress (être touché, aller au sol)
  • L’agilité et la musculature (pour aller au sol)

Le Kata

Le Kata est un enchaînement technique mimant un duel au sabre. Il n’est pas forcément réaliste (au sens combatif du terme) mais contient un maximum de principes formels et tactiques de l’école qu’il représente. C’est un apport culturel immense pour l’étude du sabre et il nourrit le pratiquant tant bien d’exemples concrets issus des arts martiaux japonais que de l’exploration de la variété de formes qui s’y déploient. Ainsi se développe une connaissance large des budos qui permet à chacun d’éviter de tomber dans le dogmatisme pour accepter les différences de pratique. Les pratiquants pourront ainsi réutiliser des éléments appris en ayant conscience de la provenance des éléments (et construire à volonté des chorégraphies cohérentes).  Chaque cours est l’occasion d’apprendre un ou plusieurs katas issus d’écoles traditionnelles ou contemporaines. La richesse de cette partie du cours est sans limite car il est possible de passer des années à apprendre les katas d’une école particulière… Si l’on souhaite en maîtriser davantage, il faut donc y passer énormément de temps et dans des cours spécifiques. Il est d’ailleurs indispensable de découvrir un maximum d’écoles et leurs spécificités afin de produire des personnages ayant un style de combat spécifique et cohérent.

La différence avec un cours classique de sabre est qu’habituellement, on travaille à formater le corps et l’esprit pour réaliser le plus précisément possible les formes d’une école*, alors que nous nous attachons à développer la compétence de chacun à saisir l’information pour la reproduire, à s’adapter plutôt qu’à s’enfermer. En contrepartie, la qualité de pratique dans chaque style dépendra de l’investissement de chacun.

L’Acting

Une fois la technique de sabre dégrossie, il s’agit d’attaquer la seconde grande facette de la discipline, le jeu d’acteur. Chaque scène se verra attribuer une histoire qu’il convient de jouer au mieux. Les combats s’inscrivent toujours dans un contexte, et de ce contexte découle une émotion pour le spectateur, un attachement pour les personnages et un investissement différent d’une démonstration d’arts martiaux.

L’acting est abordé par des jeux d’expressions et des jeux d’improvisations. Le travail sur la respiration, la gestion du stress, et la mise en condition sont développés (sans oublier une certaine dose d’auto-dérision). C’est aussi l’étude et la reproduction de scènes célèbres qui permettra aux acteurs d’acquérir une base référentielle pour développer leur jeu. Le jeu d’acteur de l’escrime de spectacle ne se limite pas au drame, au sérieux et à la violence, mais inclut de la comédie et du comique.

Nous utiliserons également les technologies vidéo pour permettre à chacun de s’auto-évaluer pour améliorer son jeu.

Création et mise en scène

Voici la partie la plus importante du cours. Ici, nous mettons en œuvre la somme de tout ce qui a été vu plus tôt. Les pratiquants se regroupent par petits groupes, choisissent ou inventent une scène (contexte, personnage, costumes, puis : Etat initial, élément perturbateur, péripéties, résolution, fin/dénouement), la préparent ensemble pour pouvoir la montrer aux autres. La règle est simple, les combats doivent être sécurisés, et la scène reproductible (l’improvisation a donc sa place en préparation, mais les chorégraphies doivent être fixées). En fonction de l’aisance des pratiquants, les contraintes sont ajustées. Pour les plus débutants, nous proposons des contraintes qui vont leur faire gagner du temps sur la mise en place et les placer rapidement dans l’action et le jeu, en leur proposant des rôles qui correspondent à leurs aptitudes naturelles. Pour des pratiquants initiés et habitués à créer en groupe, les contraintes sont minimum, nous leur proposons simplement un thème et ils doivent produire quelque chose. Les pratiquants les plus avancés pourront soit aider les autres, soit relever un défi créatif, les contraintes sont maximum pour les tirer hors de leur zone de confort (adaptations de pièces grecques, jeu muet, et ou masqués, rôles à contre pied, …).  

* : Ce travail est important pour la préservation du patrimoine culturel du Japon, et nous ne le dévalorisons absolument pas, car nous nous investissons aussi dans des écoles “classiques”. De plus, cette affirmation n’est vraie que pour les premières années de pratique, en effet à partir d’un certain niveau (souvent 3ème dan), le pratiquant doit se libérer de la forme et retrouver une sorte de liberté dans le style. Cependant, si le travail de base de l’école est suffisamment ancré, cette forme de liberté s’exprimera dans des éléments subtils et le style ne sera pas altéré.

Quelques articles qui m’ont aidé à rédiger.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Escrime_artistique

http://www.escrime-ffe.fr/fichiers/livret-escrime-artistique-web2071005017

https://www.escrime-spectacle.com/index.php/fr/

https://www.coursflorent.fr/formation/ecole-acteur/devenir-acteur-annee-1