Dimanche 24 Mars 2024

Temps assez médiocre aujourd’hui.

Akastuka

Je me lève relativement tôt aujourd’hui car j’ai un entraînement de kendo ce matin. Ce sera le premier et sûrement le dernier de mon séjour donc je suis assez excité à cette idée.

Je me rends donc à Akatsuka au Dojo Kyumeikan et j’y suis très bien accueilli. Je les avais contactés quelques jours plus tôt et ils m’avaient gentiment répondu. C’est un dojo avec une forte volonté d’amitié à l’international et ça se ressent. Amis français, vous pouvez y aller sans appréhension ! Avant d’en parler à Ghaïs, j’appréhendais un peu de ne pas avoir le niveau pour survivre à un entraînement japonais, mais le Japon est comme le reste du monde, il y a des gens plus forts et d’autres moins. En tout cas, le cours s’est bien passé pour moi, j’étais bien cuit, mais comme en France ^^.

Après ce bon entraînement, Kato sensei fait une petite démonstration de iaido et m’offre des fascicules du dojo et deux presse-papiers trop stylés. Encore merci à eux pour ce bel accueil. (Fun fact, j’ai rencontré un autre Matthieu de France qui s’entraîne là-bas. Il est très sympa et travaille au Japon !)

SETAGAYA

Je retourne à l’hôtel prendre une douche et me reposer un peu avant de repartir pour Setagaya pour mon dernier cours de Tenshinryu au Japon. C’était plus intense qu’hier mais tout aussi intéressant. J’apprécie de profiter en direct des corrections des sensei. Notamment sur les postures. Par rapport à la perception extérieure des mouvements à pleine vitesse, la réalité est bien plus complexe. Si l’on compare à des écoles plus “communes” et “modernes” de iaido où l’alignement vertical du tronc est assez strict, ici ce n’est pas systématique. Au contraire, les positions mobilisent de façon complexe toutes les parties du corps avec pour objectif la rapidité, une géométrie favorable à la sécurité vis-à-vis de l’adversaire et une capacité à ajuster le mouvement par rapport à la situation et favoriser. Ainsi, par rapport à ce que l’on perçoit, les positions sont bien plus complexes à réaliser qu’il n’y paraît. Par rapport à la sensation, les ajustements sont souvent des positions “exagérées” et pas très naturelles à priori. Les sensations sont assez difficiles à décrire mais j’ai beaucoup filmé les cours et je vais essayer d’en retranscrire une partie, cela me sera utile à l’avenir.

Et justement en parlant d’avenir, je pense vraiment pratiquer cette école dans la durée. Je suis loin de pouvoir l’enseigner mais dans quelques années ça devrait être possible. En attendant, j’aimerais trouver des gens avec qui pratiquer cette école, histoire de créer un groupe d’étude, sous la supervision pédagogique de Pierre-Emmanuel Sensei et des cadres japonais. Ide Sensei a partagé avec le groupe japonais nos intentions de dynamiser le groupe France et m’a formulé le souhait de m’évertuer à reproduire le même genre d’ambiance en France qu’au Japon. Et cette ambiance n’est pas celle du fantasme quasi militaire qui fait rêver certains occidentaux. Kuwami sensei et son groupe sont des gens chaleureux, avec beaucoup d’humour et une vraie passion pour leur art, et une recherche honnête. Kuwami sensei a même tenu à me faire une accolade à mon départ, ce qui n’est pas du tout dans les habitudes des Japonais (ni des miennes) !

21,22 Mars 2024

Deux petites journées :

Jeudi

Je commence par vous écrire puis je vais à une initiation à la calligraphie proposée par mon école. C’était deux heures vraiment agréables, et j’en ressors avec une calligraphie sur carton de Haru 春 (printemps) et un kit de calligraphie (un pinceau avec 2 feuilles magiques). Honnêtement pour le prix, c’était une très bonne affaire. J’y allais aussi pour voir comment des “pros” gèrent une initiation puisque, avec l’association, nous en faisons souvent. Je pense que nos initiations menées par Loic et/ou Attilio sont vraiment qualitatives et j’ai hâte d’organiser de nouveaux stages avec Attilio.

Je termine ma journée par plusieurs cours de japonais en mode révision expresse de l’ensemble du livre (dont je n’ai vu en cours que les deux derniers chapitres mais dont je connaissais globalement les points de grammaire).

Vendredi

Le matin, je prends du temps pour écrire un mot de remerciement à ma famille d’accueil. À midi, je vais goûter les méga pancakes de Shibuya chez Flipper’s avec Patrice, une camarade américaine. Un peu cher (environ 3000 yen pour un demi salé, un sucré et un jus d’orange) mais vraiment délicieux !

Nous allons ensuite à l’école pour une dernière petite révision, l’examen de fin de cycle et nos projets hebdomadaires. Le test était rapide et j’obtiens 90% avec des fautes plutôt bêtes, j’aurais sûrement dû passer plus de temps à me relire. Mais ce n’est pas très important car c’est un test de changement de niveau et je m’en vais. J’ai un vrai test à réaliser (le LILATE) d’ici quelques mois pour valider le financement partiel de cette formation par le CPF. Pour chaque départ d’élève, EF organise une mini cérémonie de remise de diplôme, avec le chapeau à l’américaine, le discours et tout. Nous étions deux (avec Vanessa, une hôtesse française) à partir de cette semaine donc on a fait bref mais c’était sympa.

Bilan de cette formation : 3 semaines sont vraiment insuffisantes pour rentrer dans la méthode, le fonctionnement des cours et s’habituer à la vie tokyoïte, mais :

  • L’équipe pédagogique est très bien, et les cours sont intéressants.
  • Je pense avoir consolidé des notions déjà vues et appris pas mal de vocabulaire.
  • J’ai pu parler beaucoup et dépasser l’appréhension du débutant.
  • J’ai récupéré de nouveaux supports pédagogiques et découvert la méthode Marugoto.
  • J’ai rencontré un tas de gens du monde entier avec qui discuter en japonais ou en anglais. (Et progresser en anglais est important aussi)

Si c’était à refaire ? Je le referais mais sans option intensive car le contenu était vraiment dispensable. Par contre, pour ceux qui peuvent se le permettre, évidemment qu’il faut partir plus longtemps. Je pense avoir progressé même si on ne fait pas des miracles en trois semaines, cela m’a aussi donné envie de continuer les cours. Je ne sais pas encore si j’en serai capable financièrement mais ce voyage m’a motivé à continuer de travailler mon japonais, ne serait-ce que pour pouvoir entretenir et approfondir les contacts établis ici.

Voilà, l’école c’est fini, place aux vacances !

J’ai un joli week-end de pratique en perspective. Lundi, Emilie, Michelle et Philippe arrivent pour débuter la deuxième phase de notre voyage qui s’annonce géniale !

15-16-17 Mars 2024

Dimanche 17 mars

Je suis en retard sur mon journal ! Aujourd’hui, j’écris un peu moins, mais j’attendais ce dimanche pour avoir des photos afin d’illustrer les deux jours précédents pour lesquels je n’en ai pas beaucoup.

Kawasaki 川崎市

Dimanche ensoleillé, j’en profite pour aller au Nihon Minka-en, le musée en plein air des maisons traditionnelles avec toit de chaume (ou pas). C’est un musée que je voulais visiter depuis longtemps et j’y ai passé 4 heures sans souci, à prendre plein de photos. Les maisons sont magnifiques et les gens qui les animent sont très sympas. Ensuite, je suis monté à l’observatoire du mont Masugata avec l’espoir d’y voir le mont Fuji, mais non. La vue est quand même sympa et j’ai pu me poser un peu.

Setagaya 世田谷区

Je suis ensuite retourné à Setagaya pour le cours de Tenshin ryu ! Je n’ai pas vraiment de photos de ce cours, mais j’ai pas mal filmé, donc vous verrez ça plus tard. Les sensei commencent à me connaître et j’ai droit à pas mal de corrections sur mes mouvements.

Demain, j’attaque ma dernière semaine de cours, et il y a pas mal de travail pour préparer l’examen de vendredi, donc j’écrirai moins. Si j’ai du temps, je sortirai quelques petites vidéos, mais rien n’est moins sûr 😉


Samedi 16 mars

Samedi matin, j’ai un cours de japonais en visio pour parler des styles vestimentaires au Japon. C’était assez drôle de voir toutes les modes étranges qui ont traversé le pays depuis les années 70 ; les années 90/2000 n’ont pas épargné les Japonais ! La fin du cours se concentre sur les vêtements traditionnels, ce qui est vraiment plus intéressant pour moi que les modes modernes.

Je file ensuite à Ikebukuro pour un cours de Tate 殺陣 réservé sur streetacademy.com. Tout est en japonais, et mon enseignant m’avait prévenu qu’il n’était pas à l’aise en anglais. Je rencontre Yuya Matsuda, qui sera mon sensei pour ces deux heures. Je partage le cours avec Akira san et Kosuke san. Tous trois sont très accueillants, et mis à part quelques éléments de vocabulaire bien spécifiques, on se comprend assez bien. La salle est assez petite, et je n’ai pas pris le bon objectif, ce qui fait que j’ai eu du mal à filmer (sans compter une fausse manip qui m’a fait perdre quelques enregistrements). Le cours débute par la consigne de sécurité inévitable en Tate : attention de ne pas armer trop « grand/derrière », car c’est l’accident le plus dangereux qui puisse arriver. Nous faisons une bonne préparation physique et enchaînons avec les exercices de base, seul, puis à deux pour préparer la chorégraphie. Nous faisons une chorégraphie à trois, une avec moi dans le rôle du héros et l’autre avec Akira en héros. Nous avons bien travaillé et bien rigolé aussi, et mine de rien, nous avons très peu utilisé l’anglais, ce qui est une petite victoire. En effet, me dire que je peux intégrer un groupe quasi non anglophone est un objectif que j’avais.

Je rentre rapidement pour changer de sac, et je repars pour Yokohama. Gros coup de fatigue, je m’achète donc un kurobuta, un nigiri et un jus d’orange pour reprendre des forces. Je me repose un peu dans le train et arrive à Ichigao. Arrivé à la salle, je retrouve Kuwami sensei, qui me présente à Tenshin sensei, très accueillant. Je croise Ide Sensei dans les vestiaires. Les cours commencent et nous ne sommes pas très nombreux, certains pratiquants arrivent un peu plus tard. Tenshin sensei n’est plus tout jeune, c’est Ide sensei qui dirige la séance, mais il intervient librement pendant le cours, soit pour apporter une précision, soit pour montrer une technique (avec de nombreuses variations). Le cours passe bien trop vite, j’apprends un tas de détails sur l’école, et je ne cesse d’être étonné par la richesse de ce courant. Kuwami sensei est vraiment un enseignant passionnant, déjà par sa dextérité, mais aussi par la précision de ses mouvements. Il accueille et considère chaque variation, et parfois recadre les choses pour les replacer dans le système de l’école. J’ai de bonnes sensations en pratique, mais les vidéos me font pas mal redescendre.

Je fais une partie du retour avec Ide sensei et Sa san en train, et nous discutons de nourriture. J’ai donc une liste toute fraîche de trucs à goûter. D’ailleurs, je me suis arrêté manger des sushis sur le retour, et c’était excellent.

Vendredi 15 mars

Journée plus calme, j’en profite pour me reposer et vous écrire, puis je vais manger à Shibuya avec Morgane qui part demain. Nous avons goûté les “perfects gyoza” de GYOZA ROCCOMAN. Pour un peu moins de 2000 yen chacun, nous avons eu, par personne, une boisson (petite bière), 5 gyoza assez bons, un plat de soba sauté, et partagé des crevettes frites. Suite à ça, je suis allé en cours pour finir la semaine par notre présentation sur le thème des célébrations et des cadeaux. J’ai raconté ma fête d’anniversaire des 30 ans qui était vraiment énorme !