Le ciel est nuageux ce matin mais pas de pluie en vue. Nous quittons notre appartement de Kyoto pour prendre le train en direction de Fukui. Nous longeons le lac Biwa pour arriver à la gare de Fukui qui est assez jolie. Il y a une maquette de trains rigolote, un dinosaure en bois et d’autres sculptures de dinosaures assez amusantes un peu partout dans la gare.
Nous prenons un bus en direction d’Eihei-ji pour être très bien accueillis dans le bel hôtel à côté du temple. Le Temple de Eihei-ji 永平寺 est le temple principal du courant Soto Zen et celui où se trouvent les cendres du Moine Dogen, fondateur du courant Soto. Bref, pour un non initié comme je le suis, c’est principalement l’architecture et l’ambiance qui m’attirent dans ce lieu et il faut avouer que c’est particulièrement beau. Nous avons même eu la chance d’avoir des rayons de soleil dans le temple.
La météo annonçait un grand ciel bleu, mais le temps était couvert.
De la fenêtre de notre chambre, on aperçoit la pagode de To-ji. C’est vraiment très cool de loger à côté.
A priori, il n’y a pas de risque de pluie, nous partons donc sereinement pour notre première journée de visite de Kyoto 京都. Alarmés par les articles volontairement mal écrits sur internet, nous décidons de profiter du dernier jour d’ouverture des fameuses ruelles de Gion. Ces ruelles, dans lesquelles il est déjà interdit de prendre des photos, sont en fait plutôt désertes. C’est dommage car les incivilités de certains vont fermer l’accès à de jolies toutes petites rues et rendre le quartier moins intéressant, car il ne sera possible de rester que sur les grands axes. Mais cela ne concerne en réalité qu’une partie marginale du tourisme de cette zone. Les touristes sont nombreux et ils sont principalement dans des lieux emblématiques. Malgré la foule, ces endroits valent quand même le détour. Par contre, beaucoup de petits lieux sont payants et ferment assez tôt. Beaucoup de temples sont fermés ou payants et on voit clairement la dimension massivement touristique du lieu. Mais je pense que Kyoto vaudra toujours le détour, et qu’un séjour plus long serait intéressant.
Maruyama 円山公園
Nous commençons par le parc Maruyama qui borde le quartier Gion. C’est très grand et si la première partie est noire de monde, plus on monte, moins il y a de monde. Le temple Chion-in 知恩院 est impressionnant par sa taille et son étendue. D’une manière générale, nous ne sommes pas allés dans les lieux payants, et malgré cela, en y passant une bonne partie de la journée, nous sommes très loin d’avoir fait le tour et avons vu de très belles choses.
Après avoir parcouru les hauteurs, nous mangeons dans le parc Maruyama (mon premier okonomiyaki) qui commence à fleurir ! Enfin quelques cerisiers en fleurs ! Nous serons peut-être partis pour la pleine floraison, mais certains coins commencent à ressembler à quelque chose.
Gion 祇園
Pour digérer tranquillement, nous déambulons dans Gion. Les rues fameuses et les petites rues sont très belles, même si la rue Hanamikoji est trop fréquentée, en plus d’être ouverte à la circulation automobile. Nous traversons ensuite le parc du temple Kenninji 建仁寺 puis remontons la fameuse ruelle en direction de la pagode Hakan-ji. Encore un lieu extrêmement touristique mais très sympa quand même. Nous marchons ensuite jusqu’au bouddha géant du Ryozen Kannon 霊山観音 mais il est déjà fermé. Entre temps, nous sommes quand même passés à la boutique Ghibli qui, comme toutes les boutiques Ghibli, déborde de mignonnerie (très chères ^^).
To-ji 東寺
Les pieds commencent à chauffer, il est temps de rentrer. Nous repartirons pour voir la tour du To-ji de nuit. Mais les arbres n’étant pas encore en fleur dans le parc, la visite nocturne attendra.
Aujourd’hui, le temps est couvert mais il ne pleut pas.
Nous profitons d’être à ENA pour visiter le musée d’art Hiroshige. Hiroshige est un peintre japonais auteur de nombreuses estampes que j’adore. C’est un petit musée qui, pour 520 yen, propose un grand espace d’exposition d’estampes “originales” (par définition, une estampe est une reproduction, mais disons traditionnelle) et un second étage dédié à la pédagogie de l’estampe. À savoir que les estampes sont des blocs de bois gravés qui servent à imprimer en plusieurs couches pour créer une image. Et chaque mois, ce musée propose de venir imprimer soi-même ses propres estampes : une petite et deux grandes en A3 (jusqu’à 5 couleurs, noir inclus). Bien sûr, pour survivre à l’utilisation hasardeuse des visiteurs, ici vous n’imprimez pas avec des blocs de bois sculptés, mais avec des facs similaires en plastique. L’utilisation est moins périlleuse mais tout aussi efficace. C’est très amusant à faire et cela permet de comprendre réellement la fabrication de ces images. On découvre aussi les blocs originaux et les outils traditionnels. Nous avons été très bien accueillis et les dames de l’accueil ont gardé nos bagages pour nous permettre de profiter de la visite. Malheureusement, les photos y sont interdites donc je n’ai pas grand-chose à vous montrer de cette matinée. Fait agréable, un papi avec un t-shirt du musée Ghibli, dont je ne suis pas sûr qu’il fasse partie du staff, nous a offert sa pochette plastique pour transporter les estampes (vendue 100 yen par le musée) et nous a donné des estampes faites au musée (par lui) sur d’autres périodes et donc des images que nous n’avions pas ! Il nous a aussi montré comment bien utiliser le matériel et nous avons un peu parlé de kendo et de mushin (l’état de non-pensée, utile en art, en kyudo et dans les budo). Il a tenu à prendre en photo mon sweat du club d’Annecy. Il n’y avait presque personne et c’est un luxe que j’apprécie même si je suis un peu triste que cette belle pratique n’attire pas les foules. J’aimerais faire découvrir l’estampe lors d’ateliers avec l’association, mais cela demande pas mal de matériel, de travail et donc de ressources que nous n’avons pas pour le moment.
Ena n’est pas une ville très jolie ( pour ce que nous en avons vu) mais notre séjour y fut très pratique et bien moins coûteux qu’une auberge à Magome ou Tsumago. C’est aussi à quelques dizaines de mètres de notre hôtel que nous avons restitué notre voiture. L’expérience de location avec Toyota Rent a Car est très pratique, certes nous avions pris leur assurance mais la prise et la restitution du véhicule furent simples et rapides.
Kyoto 京都市
En début d’après-midi, nous prenons le train pour Kyoto via Nagoya. Nous avions envisagé de faire un saut à Nagoya mais la fatigue et nos bagages nous ont poussés à prendre directement le Shinkansen une fois dans la plus grande gare du monde. À titre indicatif, la location de voiture était plus simple que la prise de billet pour le Shinkansen…
Une fois à Kyoto, nous découvrons avec joie notre Airbnb pour les 5 prochaines nuits. Après avoir posé nos bagages, nous faisons un saut au temple Tō-ji 東寺 juste à côté. C’est magnifique mais nous arrivons au moment de la fermeture journalière. Ici, la visite du temple est payante, les visiteurs sont invités à sortir à 17h pour pouvoir acheter à 18h un billet “de nuit”. C’est très beau et à deux pas, nous y retournerons. Du coup, nous allons faire quelques courses (les supermarchés ici n’ont pas grand-chose à voir avec les nôtres) pour manger tranquillement et finir la soirée par un petit jeu avant un repos bien mérité !