Samedi 9 mars 2024 – EIFUKU – OMIYA – IZUMI

Eifuku 永福

Après une petite matinée tranquille, avec un cours en visio sur le Hanami 花見 et un peu de montage, je pars pour Eifuku dans l’idée de visiter presque au hasard. Il fait très beau mais il fait quand même assez froid. J’ai repéré une petite boutique qui vend des Tabi 足袋 et qui me rapproche d’un parc et d’un temple. Sur le chemin, je croise un temple avec l’emblème des Tokugawa : le Daienji 大圓寺. Je m’arrête pour y faire quelques photos. Je suis seul, ce n’est pas très grand mais assez beau, ça le sera encore plus dans quelques semaines.

J’arrive donc devant cette boutique (林足袋店) de “vêtements professionnels et de costumes de festival” et j’hésite à rentrer. C’est vraiment une petite boutique, à l’ancienne, et je suis encore incertain de mon japonais. Allez, je pousse la porte, enfin non, je la fais coulisser, ce n’est pas la bonne, allez, je rentre : “こんにちわ !” … Personne. Je regarde un peu et vois les tabis, plusieurs modèles avec semelle et d’autres sans. Au bout d’un moment, un petit papi sort de l’arrière-boutique.

Je retente : “こんにちわ” (konnichiwa).

Lui : “はいしゃ”(haïsh’)! Je ne sais pas ce que c’est, mais le père de ma famille d’accueil dit souvent ça aussi, ça me fait sourire.

Après quelques longues secondes au cours desquelles je regarde les articles et rassemble mon courage, je m’excuse et lui demande (en japonais approximatif) des tabi. Il m’en présente (je comprends vaguement et il essaie d’être clair), me demande lesquels je préfère, j’en choisis, les essaie, parfait ! Je recompte mes sous (que j’ai pris en petite quantité aujourd’hui) et prends finalement 2 paires différentes. Il ne me reste pas grand-chose pour manger ce soir, mais ça ira. Merci Papi, j’aurais eu plus de sous sur moi, j’aurais pris des tabi pour les membres de l’asso !

Omiya 大宮

Au bout de la rue, je vois un grand torii 鳥居 (portail shinto). C’est forcément un point d’intérêt. Ça ne manque pas, car j’arrive à Ōmiya Hachiman-gū 大宮八幡宮. C’est très calme, il y a une petite musique, une mini forêt de bambous et le soleil qui passe dans les feuilles. Il y a aussi des petits Tori 鳥 (oiseau) et des gens qui font des photos pour un mariage en habit traditionnel. Je visite, c’est très beau et il n’y a pas grand monde. J’assiste au début d’une cérémonie shinto, avec de la flûte et des costumes. L’ambiance est très agréable, mais je ne pense pas qu’il s’agisse du mariage car il n’y a pas grand monde et les mariés ont disparu.

Izumi 和泉

Je tourne un peu et me dirige ensuite vers un autre temple vaguement repéré sur Google. le Ryukoji Taishido 龍光寺大師堂 est cette fois un temple bouddhiste. C’est assez différent, et celui-là possède un jardin avec un cheminement bordé d’un tas de petits bouddha. Un bon quart d’heure de marche et j’arrive à un temple bouddhiste, en partie en travaux, là encore très beau, et complètement désert. Je profite de la sérénité du lieu et de la lumière très agréable. Le soleil est bas, et je me demande comment je pourrais prendre de la hauteur pour le voir se coucher.

Eifuku 永福

Je me dirige vers la gare pour manger un bout et passer aux toilettes, mais je ne vois pas de lieu en hauteur. Une fois à la gare, je tente de monter dans les étages et arrive à un jardin sur le toit de cette dernière. Le spot est idéal, en plus du ciel magnifique, je vois clairement le mont Fuji ! Je ne l’avais pas vu ailleurs que dans l’avion. Je fais donc un timelapse pour les amis et profite de la vue même si j’ai un peu froid. Mieux couvert, le timelapse aurait été plus long !

Tate 殺陣 (escrime japonaise de spectacle)

L’heure de mon cours de Tate approche, je mange une brioche chaude au porc achetée au Konbini de la gare et file. Contrairement à lundi dernier, j’arrive très en avance ! Je retrouve Kawabata Sensei, toujours très sympa, il me parle d’un repas, mais je ne comprends rien. On verra par message écrit ^^. Je me change et retrouve dans la salle Sae-san et fais la rencontre de Honoka San. Elles seront mes partenaires du jour. Toutes les deux actrices, c’est un plaisir de travailler l’escrime de spectacle avec de tels partenaires (comme lundi dernier, les acteurs sont très investis à chaque prise, c’est extrêmement prenant.) Kawabata Sensei m’apprend la suite du kata des 50 mouvements puis nous travaillons une nouvelle choré à trois. Les deux heures s’envolent, mais la pratique est studieuse et amusante. Je ne comprends pas tout ce que me dit Kawabata Sensei, mais je fais au mieux pour reproduire ses gestes. Je fais aussi de mon mieux niveau acting mais ce n’est pas mon point fort.

Les cours de Tate sont quasiment dédiés à mon apprentissage, mais il me reste beaucoup de travail sur la langue pour pouvoir saisir la théorie qui compose cette méthode. Mine de rien, cette pratique est assez contradictoire avec le kendo et je dois lutter contre mes nouvelles habitudes de kendoka en plus d’essayer de retenir les exercices proposés. Pas simple. Je sais que mener de front plusieurs disciplines (certes cousines) mais avec des mouvements fondamentaux si différents est quelque chose qui freine ma progression. D’un autre côté, plus concrètement, ces dernières années, si je n’allais pas au kendo en semaine, je n’aurais pas eu plus d’occasion de pratiquer le Tate ou le Iai… J’organise aujourd’hui mon temps de pratique de façon assez opportuniste et lorsque j’aurai le choix, je me poserai des questions. Mis à part dans mon corps, ces pratiques ne sont pas vraiment en lutte. Et puis, intellectuellement, l’objet « sabre japonais » a une dimension tellement plus large et intéressante lorsqu’on l’observe depuis plusieurs points de vue. S’il y a des choses contradictoires formellement, jamais un concept avancé n’a appauvri mes autres pratiques. Et puis, j’aime apprendre, et apprendre à apprendre. Cela passe par essayer de faire ce qu’on vous demande, même si le résultat est moins satisfaisant que de bouger par habitude.

Dans les vestiaires, je discute avec un vieux qui m’interroge car il aime la France et va bientôt à Chamonix pour faire le tour du Mont! Blancs. La fatigue n’aidant pas, je ne comprends pas tout, mais il est très sympathique. Kawabata Sensei me fait un nouveau cadeau en sortant, il m’offre un tasuki 襷/たすき (une bande de tissu pour attacher les manches trop grandes). C’est très gentil et super à propos car je n’en avais pas et utilisais une corde ou un men himo ! On discute un peu, et les filles me raccompagnent à la gare. Allez, il est temps de rentrer dormir car demain j’ai trois heures de Tenshin ryu !

J’ai plein de vidéos à traiter et le traitement des photos pourrait être plus poussé. Mais bon, il fais beau et je n’ai pas assez de temps… Désolé ^^

C’est moi ou les photos sont sombres sur WordPress ?

Jeudi 7 mars 2024 – TAITO : de  ASAKUSA à YANAKA

TAITO – 台東区 – Errances

ASAKUSA 浅草寺

Ce jeudi, les cours commencent assez tard et j’ai donc la journée pour faire un peu de tourisme. Le temps est assez favorable, et donc je pars avec un point de départ, un petit programme et pas mal de temps pour en dériver. J’ai pris quelque 80 vidéos et autant de photos. J’en posterai quelques-unes ici, mais j’en garde un peu en réserve quand même.

Je commence la journée par une nouvelle expérience : prendre le bus (au Japon). J’ai mis un peu de temps à comprendre que ma correspondance était un bus, mais au final c’est assez similaire à la France : vous payez en montant dedans et en sortez quand vous voulez (en tout cas pour cette ligne).

J’arrive donc à Asakusa et plus particulièrement à la sortie arrière du Sensō-ji 金龍山浅草寺. C’est assez calme, alors qu’il n’est pas si tôt, et je trouve ça un peu bizarre… J’avance un peu et découvre simplement que c’est cette sortie qui n’est pas très utilisée. Une fois dans la zone principale, il y a vraiment beaucoup de monde. J’aurais sûrement dû me lever plus tôt. Mais ce n’est pas grave, la visite est impressionnante même avec tout ce monde et toutes les zones ne sont pas bondées.

Je me dirige ensuite vers le sud pour trouver le magasin de kimono d’occasion (Tatsumi ) que Loïc m’a indiqué. J’y suis très bien accueilli et je décide d’acheter 2 hakama 袴 d’occasion pour un total de 6600 yen (40€) ; voilà qui changera un peu pour pratiquer le Tate. Je suis assez content car j’ai discuté avec la vendeuse entièrement en japonais.

Je vais ensuite à Houkendo qui, comme son nom ne l’indique pas bien, est une papeterie. J’y achète du papier fait main pour le sumi-e, du papier d’étude pour la calligraphie et le sumi-e, un carnet et des pinceaux pour Attilio, Loic et moi. Le matériel est de très bonne qualité et le choix est impressionnant. Vous trouverez tous les prix, du pas trop cher au matériel d’exception. J’y ai notamment vu des pierres à encre incroyables ! Donc si vous aimez la peinture à l’encre de Chine, ce magasin est à visiter. Niveau communication, mon vocabulaire en japonais était beaucoup trop insuffisant dans ce domaine, mais la vendeuse, qui est très gentille, a fait de son mieux pour se faire comprendre en anglais. J’y ai dépensé presque 20000 yen (120€, ça va très vite avec les pinceaux), mais je n’ai pas trop craqué… nous verrons si je résiste plus au magasin de Nara.

Un peu plus léger financièrement mais les bras un peu chargés, je me dirige vers l’est pour voir un peu mieux la Tokyo Skytree 東京スカイツリー. Une fois au pont Komagata, je décide de chercher à manger !

Le choix est tellement immense que je tente d’abord un Google Map, en me redirigeant vers Asakusa, puis n’étant pas particulièrement inspiré par les résultats, je choisis un restaurant au hasard, à la présentation du menu. Je finis par manger un très beau ramen à Kumakura Ramen, accompagné par un bol de riz frit et des gyozas. Alors là pour moins de 9€, c’est très satisfaisant ! C’était bon, en bonne quantité et les modalités de commande très faciles. La commande se fait sur tablette et vous payez sur un automate en sortant avec le(s) ticket(s) de votre commande. Vous êtes bien accueilli et vous avez un pichet d’eau à table.

Le ventre bien rempli, je repars vers l’est et bifurque dès que j’aperçois quelque chose qui ressemble à un temple. Après quelques découvertes sympas, j’atterris à Shitaya Jinja, un temple assez joli, avec un petit espace renard trop mignon ! J’y croise complètement par hasard Mike, un Suisse (allemand) de ma classe. Nous décidons de finir la balade ensemble.

YANAKA 谷中

Après avoir traversé Ueno qui n’est pas encore du plus grand intérêt car les cerisiers sont loin d’être en fleur aujourd’hui, nous nous dirigeons vaguement vers le nord-ouest pour rejoindre à pied Nippori station. En chemin, nous trouvons divers bâtiments dédiés au 5eme Shogun Tokugawa Tsunayoshi et le temple Konponchu-do 根本中堂. C’est très beau, il n’y avait personne et quelques semaines plus tard avec les cerisiers, ça doit être magnifique. Nous traversons ensuite le paisible cimetière paisible de Yanaka et divaguons entre les maisons pour rejoindre la gare.

SHIBUYA 渋谷

Retour à Shibuya pour quelques heures de cours. L’ambiance est bonne et les cours intéressants. Je pense que mes trois semaines de cours ne vont pas m’apporter de grandes nouveautés pour la grammaire, mais c’est vraiment un excellent moyen de consolider mes bases. Ça a l’air de rien, mais entre comprendre et intégrer, il y a un monde qui ne peut être comblé que par la pratique. Le fait d’être sur place, et d’aller faire des activités en japonais est au moins aussi important que les cours. Nombre de mes camarades restent pour des séjours plus longs et je pense qu’en effet les trois semaines passeront bien trop vite. Je ne fais pas vraiment les activités extérieures proposées par l’école car elles tombent souvent sur mes propres activités, mais je pense qu’elles participent aussi aux progrès que vous pourriez faire sur ce genre de séjours. Quoi qu’il en soit, rencontrer des Japonais et faire des activités avec eux est un levier important pour intégrer la langue. J’ajouterai que si vous êtes débutant niveau 0, il faut opter pour un séjour plus long histoire d’avoir le temps d’acquérir suffisamment de bases pour commencer à capter les conversations qui vous entourent, sans quoi ce serait un peu dommage.

Voilà pour ce jeudi. Je vous raconte dans la foulée vendredi car c’est une petite journée pour moi.

Vendredi 08 Mars 2024

Je me réveille ce matin après une très bonne nuit et il y a de la neige sur mon petit balcon ! Je vous ai raconté une semaine plutôt pluvieuse et fraîche, voilà de quoi la conclure parfaitement. Il fait quand même assez froid dans la maison japonaise que j’occupe. Je reste dans ma famille d’accueil le matin pour vous écrire et traiter mes photos et cet après-midi j’ai cours. Je ne vais pas faire de folie ce soir car ce week-end j’ai de nouveaux cours de Tate et de Iaido ! J’ai vraiment hâte. En fonction de la météo, j’en profiterai pour visiter les quartiers des dojos. J’espère faire tirer davantage d’images de mes entraînements, mais la pratique passe avant tout !