21,22 Mars 2024

Deux petites journées :

Jeudi

Je commence par vous écrire puis je vais à une initiation à la calligraphie proposée par mon école. C’était deux heures vraiment agréables, et j’en ressors avec une calligraphie sur carton de Haru 春 (printemps) et un kit de calligraphie (un pinceau avec 2 feuilles magiques). Honnêtement pour le prix, c’était une très bonne affaire. J’y allais aussi pour voir comment des “pros” gèrent une initiation puisque, avec l’association, nous en faisons souvent. Je pense que nos initiations menées par Loic et/ou Attilio sont vraiment qualitatives et j’ai hâte d’organiser de nouveaux stages avec Attilio.

Je termine ma journée par plusieurs cours de japonais en mode révision expresse de l’ensemble du livre (dont je n’ai vu en cours que les deux derniers chapitres mais dont je connaissais globalement les points de grammaire).

Vendredi

Le matin, je prends du temps pour écrire un mot de remerciement à ma famille d’accueil. À midi, je vais goûter les méga pancakes de Shibuya chez Flipper’s avec Patrice, une camarade américaine. Un peu cher (environ 3000 yen pour un demi salé, un sucré et un jus d’orange) mais vraiment délicieux !

Nous allons ensuite à l’école pour une dernière petite révision, l’examen de fin de cycle et nos projets hebdomadaires. Le test était rapide et j’obtiens 90% avec des fautes plutôt bêtes, j’aurais sûrement dû passer plus de temps à me relire. Mais ce n’est pas très important car c’est un test de changement de niveau et je m’en vais. J’ai un vrai test à réaliser (le LILATE) d’ici quelques mois pour valider le financement partiel de cette formation par le CPF. Pour chaque départ d’élève, EF organise une mini cérémonie de remise de diplôme, avec le chapeau à l’américaine, le discours et tout. Nous étions deux (avec Vanessa, une hôtesse française) à partir de cette semaine donc on a fait bref mais c’était sympa.

Bilan de cette formation : 3 semaines sont vraiment insuffisantes pour rentrer dans la méthode, le fonctionnement des cours et s’habituer à la vie tokyoïte, mais :

  • L’équipe pédagogique est très bien, et les cours sont intéressants.
  • Je pense avoir consolidé des notions déjà vues et appris pas mal de vocabulaire.
  • J’ai pu parler beaucoup et dépasser l’appréhension du débutant.
  • J’ai récupéré de nouveaux supports pédagogiques et découvert la méthode Marugoto.
  • J’ai rencontré un tas de gens du monde entier avec qui discuter en japonais ou en anglais. (Et progresser en anglais est important aussi)

Si c’était à refaire ? Je le referais mais sans option intensive car le contenu était vraiment dispensable. Par contre, pour ceux qui peuvent se le permettre, évidemment qu’il faut partir plus longtemps. Je pense avoir progressé même si on ne fait pas des miracles en trois semaines, cela m’a aussi donné envie de continuer les cours. Je ne sais pas encore si j’en serai capable financièrement mais ce voyage m’a motivé à continuer de travailler mon japonais, ne serait-ce que pour pouvoir entretenir et approfondir les contacts établis ici.

Voilà, l’école c’est fini, place aux vacances !

J’ai un joli week-end de pratique en perspective. Lundi, Emilie, Michelle et Philippe arrivent pour débuter la deuxième phase de notre voyage qui s’annonce géniale !

20 Mars 2024

Odaiba お台場

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire ! J’ai 35 ans.

Avec des amis de l’école, nous sommes allés à Odaiba !

Notre projet était de manger dehors sous les cerisiers et d’aller nous amuser dans un batting center.

Malheureusement, le temps n’était pas assez beau pour manger dehors, les cerisiers n’étaient pas encore en fleurs, et le batting center était un tel enfer sonore que j’ai abandonné l’idée.

À la place, nous avons décidé de manger des gyozas géants au restaurant chinois, de profiter de la salle d’arcade, de voir un robot géant très stylé et la statue de la Liberté. C’était un bon moment.

Ensuite, je suis allé prendre un cours de sabre avec Kawabata sensei ! Il m’a enseigné pendant 2 heures un long kata au couteau contre le sabre ! À la fin du cours, il m’a donné le couteau en bois que j’avais utilisé pour tout l’entraînement ! Je ne sais pas si je le reverrai avant mon départ, mais c’est une belle rencontre et il m’a proposé de garder contact.

Bilan existentiel :

(Tout cela peut sembler d’un intérêt assez limité pour vous, mais je serais heureux de pouvoir le relire dans quelques années.)

Adolescent, on s’imagine qu’à 35 ans, on sera au mieux de notre vie professionnelle. On pense que si on doit devenir quelqu’un de notable à 35 ans, ça devrait se voir… Je viens d’un milieu populaire, d’une famille « recomposée ». J’ai fréquenté des établissements publics et j’ai reçu le minimum d’éducation religieuse nécessaire à ma culture générale. J’ai eu la liberté de pratiquer les activités que j’aimais à une intensité modérée, et j’ai eu l’espace pour aller chercher ce que je pouvais de culture artistique. À part être apprécié par le plus grand nombre, je ne sais plus trop à quoi j’aspirais plus jeune, probablement à devenir un architecte un peu reconnu. La célébrité ne m’intéressait pas, mais je voulais avoir le luxe de vivre de ma passion, de vivre en faisant une activité qui m’offre le luxe de proposer une pratique personnelle à des gens qui s’y intéressent suffisamment pour qu’ils soient prêts à payer pour ça. Donc j’imaginais sûrement m’extraire de mon milieu social et m’élever jusqu’à une profession libérale (intellectuelle) rémunératrice, ce qui susciterait la fierté de ma famille grâce à sa parenté avec le bâtiment. Adolescent, si on découvre le déterminisme social, on se dit qu’il est possible d’y échapper, qu’avec de la volonté, on peut devenir une erreur statistique. J’ai toujours été un peu moyen/plus en tout, et je pensais changer ça. Et bien, je n’y échappe pas, je suis à peu près là où je suis censé être si on tient compte de l’évolution de la société. Mais en fait, ce n’est pas grave, je ne suis pas malheureux. (Et puis, si on est notable jeune, on a trop de temps pour tout gâcher.)

Quels étaient mes espoirs ?

Rencontrer l’amour ? Eh bien ça va, je suis heureux en couple. J’ai trouvé quelqu’un avec qui partager mon quotidien et mes aspirations, et ça fait maintenant longtemps que ça roule. Elle accepte mes faiblesses, me soutient dans mes projets et j’essaie d’en faire autant pour elle. Nous partageons ce que nous aimons partager, et nous avons notre espace d’épanouissement personnel. J’espère que notre relation est équilibrée, en tout cas je ne vois pas les années passer et je n’ai pas de regret. Ce que nous partageons est la base indispensable de mon bonheur. D’ailleurs, honnêtement, si mon voyage au Japon était resté solitaire, je ne l’aurais pas fait. Ce voyage est parfait, car je ne lui gâche pas ses vacances avec mes activités en robe de samurai, mais nous allons vivre un séjour inoubliable ensemble.

Vivre de mon art ? Je ne suis pas sûr d’avoir vraiment trouvé complètement ma pratique personnelle, mais j’ai l’impression d’avoir bien avancé ces deux dernières années. Je n’en suis pas encore à tirer un salaire normal de mon activité, mais j’y travaille. Je sais maintenant que pour vivre de mon art, je n’ai pas forcément besoin d’un revenu extraordinaire. Je sais aussi que la pratique ne suffit pas en soi et que je vais devoir me faire violence commercialement pour arriver à quelque chose de juste. C’est un point important : la création n’est qu’une partie de la pratique professionnelle. Pour me lancer, je vais devoir ramer, globalement seul surtout au début. Je l’ai déjà fait plusieurs fois, avec plus ou moins de succès, sans jamais me retrouver dans une situation critique. Si je n’ai plus d’argent, je trouve toujours un travail conventionnel. Je sais ce que je sais du monde du travail, et ça n’est jamais un souci. Au contraire, c’est souvent l’occasion de belles rencontres.

Et puis quoi d’autre ? Ah oui, enseigner les arts martiaux japonais. Je suis certain que c’est déjà ce que je voulais faire au lycée. Alors oui, mon parcours martial est aussi chaotique que le reste, mais j’ai l’occasion, souvent, de partager ma passion avec des gens. Aujourd’hui, je suis au Japon, je me forme à la source, je profite de cette chance extraordinaire de pouvoir aller à l’autre bout du monde juste pour voir comment c’est. Je rencontre des gens qui partagent la même passion, et j’imagine comment je vais pouvoir créer en France un environnement pour partager cette passion. Mon rêve n’a jamais été de vivre au Japon ; le Japon est un exotisme qui me passionne parce qu’il est exotique. C’est un point de perspective pour ma vie en France. Qu’est-ce qui me plaît ou me déplaît ? Comment essayer de nourrir chacun des deux mondes ? Comment l’autre nous parle de nous ? D’où vient l’émerveillement et le bien-être quotidien ? Comment mettre suffisamment d’exotisme dans ma vie pour y trouver la respiration nécessaire aux défauts de notre société (qui ont tendance à m’accabler) ?

Bref, je prends un coup de vieux, ça fait déjà longtemps que j’ai plus de cheveux, mais je vais quand même essayer d’être heureux. XD

PS : Oui, c’est abrupt et ridicule comme fin d’article, mais je n’ai ni le temps ni le talent d’écrire plus !

Matthieu

18-19 mars 2024

Vous pardonnerez cette horrible entorse à mon mode de publication habituel, mais pour des raisons dramatiques, je vais commencer par vous parler du Lundi 18 mars pour enchaîner avec le mardi !

Lundi 18 mars SHIBUYA

Après un dimanche très sympa, en comparaison, le lundi ne pouvait être que nul. Je me lève et me prépare comme d’habitude. J’ai un peu d’avance (comme souvent). Je sors, dis bonjour au vieux qui fait la circulation pendant les travaux, fais 50m en vérifiant si j’ai ma carte de transport. Que nenni, elle n’est pas sur moi. Pas grave, je l’ai sûrement oubliée dans ma chambre. Je fais demi-tour, baragouine un truc au vieux, qui s’interroge sûrement sur mes allées et venues, et remonte à la recherche de ma carte. Bien sûr, je ne la trouve pas, la panique s’empare de moi et je ne suis plus en avance. Donc je fais une croix dessus, paie mon ticket et file car j’ai rendez-vous pour une activité proposée par l’école. Cette activité, c’est de visiter une école primaire et rencontrer des classes pour que les enfants parlent anglais. J’arrive à l’heure, mais un peu angoissé d’avoir perdu ma carte. C’est bête, en sortant de la gare le soir, j’avais remis des yens dessus. Je suis donc sûr de l’avoir perdue entre la gare et mon logement (c’est déjà ça).

Je suis à l’heure devant l’école, avec mes petits camarades, et on attend là pendant 35 minutes … je ne sais pas pourquoi, mais bref. Les quelques heures avec les enfants sont drôles, ils nous font des petits exposés en anglais et on fait le jeu des fruits en anglais. On mange ensuite avec eux, le même repas, en classe et tout. C’est très amusant. J’ai beaucoup travaillé avec les enfants, et honnêtement les enfants japonais sont comme les enfants en France, juste un peu meilleurs en anglais. Ensuite, Andreï et moi nous voyons proposer un “oni” (c’est un loup) et donc nous partons jouer au loup dans la cour. Les enfants qui n’ont pas assisté à notre visite sont étonnés de voir des adultes étrangers jouer au loup, mais à la question “dare?” だれ ? (qui?), la réponse “ryuugakusei” 留学生 (étudiant étranger) suffit ! Après 5 à 10 minutes de Oni, nous quittons l’école des petits pour aller étudier dans la nôtre.

Par contre, l’après-midi de cours était nul. Je ne vais pas m’étendre dessus, mais on n’a pas fait grand-chose, ce qui m’a passablement agacé (oui, car au prix des cours, j’en attends un peu plus). Je rentre donc chez moi et demande à la gare s’ils ont trouvé ma carte : NON.

Une fois rentré, je mange un bon repas maison et ma mère d’accueil appelle la gare pour essayer autrement. Elle me dit d’y repasser plus tard car les Japonais sont occupés et peuvent mettre un peu de temps à ramener les trucs.

Le lendemain, je commence par demander à nouveau ma carte à la gare. C’est la même personne que la veille, il me fait des grands signes que non, il n’a rien. Je vais demander au McDo où j’ai pris un encas la nuit de la disparition (oui, c’était assez tard), ils font l’effort de chercher mais rien, la manager me recommande d’aller demander au poste. Il faut que j’aille en cours, donc tant pis, je paie mon ticket et redemanderai le soir. La demi-journée de cours est bien plus intéressante que lundi, mais j’en sors un peu démoralisé par le fait d’avoir perdu ma carte avec mon abonnement et les 5000 yens. Je rentre donc et révise mon projet de divertissement du soir pour me punir d’avoir perdu ma carte. Je repasse donc au guichet, nouvel interlocuteur, ils me font remplir un formulaire et hourra ! je récupère ma carte Suica ! Je rentre l’annoncer à ma mère d’accueil qui dit “this is Japan !”. En effet, quelqu’un a bien ramené ma carte et n’a pas touché aux sous dessus ! Bref, je peux me dépunir et reprendre une vie normale !

Je réalise donc mon projet du jour : aller au Korakuen hall 後楽園ホール(Tokyo Dome) voir un match de boxe (anglaise) comme dans le manga que j’ai dévoré récemment : Hajime no Ippo. J’envoie les photos du lieu mythique à Fabien (qui est fan aussi) et paie mon billet 6000 yens pour une place quelconque. Je suis très excité à l’idée de voir mon premier match de boxe en live, d’autant plus ici. La salle est assez petite donc malgré mon placement pas terrible, je vois bien. C’était super, j’ai vu 8 matchs, globalement des catégories très légères, mais avec des ko, des décisions, une égalité. et une finale très belle mais trop courte car stoppée à cause d’un saignement à l’arcade. Bref, la semaine commençait mal, mais au final ça va !

15-16-17 Mars 2024

Dimanche 17 mars

Je suis en retard sur mon journal ! Aujourd’hui, j’écris un peu moins, mais j’attendais ce dimanche pour avoir des photos afin d’illustrer les deux jours précédents pour lesquels je n’en ai pas beaucoup.

Kawasaki 川崎市

Dimanche ensoleillé, j’en profite pour aller au Nihon Minka-en, le musée en plein air des maisons traditionnelles avec toit de chaume (ou pas). C’est un musée que je voulais visiter depuis longtemps et j’y ai passé 4 heures sans souci, à prendre plein de photos. Les maisons sont magnifiques et les gens qui les animent sont très sympas. Ensuite, je suis monté à l’observatoire du mont Masugata avec l’espoir d’y voir le mont Fuji, mais non. La vue est quand même sympa et j’ai pu me poser un peu.

Setagaya 世田谷区

Je suis ensuite retourné à Setagaya pour le cours de Tenshin ryu ! Je n’ai pas vraiment de photos de ce cours, mais j’ai pas mal filmé, donc vous verrez ça plus tard. Les sensei commencent à me connaître et j’ai droit à pas mal de corrections sur mes mouvements.

Demain, j’attaque ma dernière semaine de cours, et il y a pas mal de travail pour préparer l’examen de vendredi, donc j’écrirai moins. Si j’ai du temps, je sortirai quelques petites vidéos, mais rien n’est moins sûr 😉


Samedi 16 mars

Samedi matin, j’ai un cours de japonais en visio pour parler des styles vestimentaires au Japon. C’était assez drôle de voir toutes les modes étranges qui ont traversé le pays depuis les années 70 ; les années 90/2000 n’ont pas épargné les Japonais ! La fin du cours se concentre sur les vêtements traditionnels, ce qui est vraiment plus intéressant pour moi que les modes modernes.

Je file ensuite à Ikebukuro pour un cours de Tate 殺陣 réservé sur streetacademy.com. Tout est en japonais, et mon enseignant m’avait prévenu qu’il n’était pas à l’aise en anglais. Je rencontre Yuya Matsuda, qui sera mon sensei pour ces deux heures. Je partage le cours avec Akira san et Kosuke san. Tous trois sont très accueillants, et mis à part quelques éléments de vocabulaire bien spécifiques, on se comprend assez bien. La salle est assez petite, et je n’ai pas pris le bon objectif, ce qui fait que j’ai eu du mal à filmer (sans compter une fausse manip qui m’a fait perdre quelques enregistrements). Le cours débute par la consigne de sécurité inévitable en Tate : attention de ne pas armer trop « grand/derrière », car c’est l’accident le plus dangereux qui puisse arriver. Nous faisons une bonne préparation physique et enchaînons avec les exercices de base, seul, puis à deux pour préparer la chorégraphie. Nous faisons une chorégraphie à trois, une avec moi dans le rôle du héros et l’autre avec Akira en héros. Nous avons bien travaillé et bien rigolé aussi, et mine de rien, nous avons très peu utilisé l’anglais, ce qui est une petite victoire. En effet, me dire que je peux intégrer un groupe quasi non anglophone est un objectif que j’avais.

Je rentre rapidement pour changer de sac, et je repars pour Yokohama. Gros coup de fatigue, je m’achète donc un kurobuta, un nigiri et un jus d’orange pour reprendre des forces. Je me repose un peu dans le train et arrive à Ichigao. Arrivé à la salle, je retrouve Kuwami sensei, qui me présente à Tenshin sensei, très accueillant. Je croise Ide Sensei dans les vestiaires. Les cours commencent et nous ne sommes pas très nombreux, certains pratiquants arrivent un peu plus tard. Tenshin sensei n’est plus tout jeune, c’est Ide sensei qui dirige la séance, mais il intervient librement pendant le cours, soit pour apporter une précision, soit pour montrer une technique (avec de nombreuses variations). Le cours passe bien trop vite, j’apprends un tas de détails sur l’école, et je ne cesse d’être étonné par la richesse de ce courant. Kuwami sensei est vraiment un enseignant passionnant, déjà par sa dextérité, mais aussi par la précision de ses mouvements. Il accueille et considère chaque variation, et parfois recadre les choses pour les replacer dans le système de l’école. J’ai de bonnes sensations en pratique, mais les vidéos me font pas mal redescendre.

Je fais une partie du retour avec Ide sensei et Sa san en train, et nous discutons de nourriture. J’ai donc une liste toute fraîche de trucs à goûter. D’ailleurs, je me suis arrêté manger des sushis sur le retour, et c’était excellent.

Vendredi 15 mars

Journée plus calme, j’en profite pour me reposer et vous écrire, puis je vais manger à Shibuya avec Morgane qui part demain. Nous avons goûté les “perfects gyoza” de GYOZA ROCCOMAN. Pour un peu moins de 2000 yen chacun, nous avons eu, par personne, une boisson (petite bière), 5 gyoza assez bons, un plat de soba sauté, et partagé des crevettes frites. Suite à ça, je suis allé en cours pour finir la semaine par notre présentation sur le thème des célébrations et des cadeaux. J’ai raconté ma fête d’anniversaire des 30 ans qui était vraiment énorme !

Jeudi 14 février – Toshima – Kabukichō

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de notre présidente ! Bon anniversaire, Emilie ! Je suis un peu triste de ne pas passer cette journée avec toi, mais bon, on se rattrapera.

Toshima 豊島

Ça faisait « longtemps », mais aujourd’hui est une journée exceptionnelle.

Je commence ma journée tranquillement car j’ai rendez-vous à 11h. Je marche pendant 40 minutes et j’arrive avec 25 minutes d’avance. C’est une balade quelconque dans la banlieue de Tokyo, mais ce qui m’attend l’est beaucoup moins. J’ai rendez-vous pour un cours particulier avec Takeaki Abe ! Je les retrouve au Kokokita et fais la rencontre de Fuji-san qui sera mon partenaire pour ces deux heures. Abe San et Fuji san sont tous deux acteurs et ils vont m’enseigner quelques bases de leur méthode d’escrime japonaise de spectacle, 殺陣.

Nous travaillons dans une salle de classe, mais une salle de classe dont le sol est recouvert de véritables tatamis. Et ça, c’est très cool !

Après un « échauffement », nous avons abordé de nombreux points : les mouvements de base, le kata de l’école, le relâchement des hanches et des genoux pour se déplacer, l’étiquette, un peu d’acting puis des exercices à deux pour finir par des chorégraphies à trois. C’était très intéressant et amusant. J’ai filmé l’intégralité du cours et je partagerai quand j’en aurai le temps les éléments marquants de cette session. Bien sûr, ces rencontres ont pour objectif d’améliorer la méthode d’escrime japonaise de spectacle que je développe en France et j’espère que vous serez nombreux à vouloir l’essayer à l’avenir.

À chaque groupe que je rencontre, je découvre des variations subtiles des mouvements du sabre. Bien sûr, ils ont tous leurs justifications, et c’est la confirmation qu’il n’y a pas de vérité pour faire tel ou tel mouvement. Alors que de nombreux pratiquants s’entraînent à essayer de polir, infiniment, un système bien défini, je découvre sans cesse que rien n’est absolu. Comme pour le reste, il y a des choix, en regard d’objectifs et d’une histoire. Même s’il peut sembler étrange que je ne m’inscrive pas dans un style ou une discipline particulière, en réalité, je suis juste à la recherche d’une expression qui me soit personnelle. Si, comme beaucoup, j’aspire à une certaine reconnaissance, factuellement, je ne fais pas grand-chose pour que ça arrive, et même pire, lorsque cela commence à arriver, je la rejette. J’aime observer un sujet avec différentes approches, j’étudie sérieusement ce qu’on me propose et j’attends de voir comment tout cela participera à l’émergence d’une pratique qui me ressemble et dont je suis fier.

La route est longue et j’essaie de m’amuser en chemin et surtout d’avancer avec des gens que j’apprécie.

Après cette belle matinée, je me dirige vers Shinjuku pour manger et aller répondre au petit jeu de piste que me propose Nicolas pour mon périple tokyoïte. C’est un super initiative de sa part et ça m’amuse beaucoup.

Godzilla ゴジラ

Je fais la rencontre du Godzilla de Kabukicho et mange un karaage 唐揚げ (poulet frit pour 1180 yen) à Torasoba. Je goûte aussi mes premiers dango (nappés de chocolat, bien sûr, 500 yen).

Kabukichō 歌舞伎町

Je navigue un peu dans Kabukicho, ce quartier est amusant mais c’est vraiment trop urbain pour moi. C’est le quartier des plaisirs nocturnes, des bars à hôtes et hôtesses, et ce n’est pas quelque chose qui m’attire. Je n’ai pas fait beaucoup de photos de ce « marché aux humains tout lisses », mais un tas de personnes qui s’en enthousiasment en parleront mieux que moi. Malheureusement, je ne peux pas monter à la tête de Godzilla car la terrasse est fermée pour le moment. Je me venge avec un donut au chocolat sous le regard désapprobateur du dinosaure puis file pour mes cours de japonais.

La journée est très belle et il fait chaud, mais elle touche déjà à sa fin !

11-12-13 Mars 2024 – Shibuya – Shinjuku – Yoyogi

Mercredi 13 Mars

SHIBUYA

Journée “complète” de cours avec ce matin un cours sur les kanji de niveau N4 que je prends en cours de route. Pour le premier cours j’étais complètement largué. Vraiment à deux doigts d’aller voir la prof pour demander à retourner dans un cours moins avancé. 1h20 de souffrances… Mais bon à la pause nous changeons de thème et ça se passe beaucoup mieux. Les kanji sont sûrement le point sur lequel je suis le plus en retard sur mon niveau “supposé”. L’après-midi cours de vocabulaire, petites révisions de la semaine dernière puis découverte des thèmes “fashion” et “recyclage”. Intéressant mais les prochains cours sont sur “manga” et “culture traditionnelle”, manque de chance le jour de mon anniversaire est férié au Japon et je n’aurais pas cours et je ne verrai donc pas ces thèmes… Pour ceux qui se posent des questions sur ce genre de séjour : non trois semaines ce n’est pas assez pour prendre le rythme de la méthode, c’est quand même intéressant mais les élèves sont nombreux à rester plusieurs mois. Par contre, c’est un excellent objectif pour travailler avant d’y aller.

C’est naze les photos de mon téléphone non ?

YOYOGI

Pour avoir quelques nouvelles photos, je vais au parc Yoyogi 代々木.Célèbre pour son jardin d’Iris mais ce n’est pas actuellement la saison. Les torii du Yoyogi Kouen sont très beaux et ce parc très arboré est très agréable (sûrement encore plus l’été). J’y visite le Meiji-jingū 明治神宮, c’est un temple très impressionnant par sa taille mais il y a pas de monde. Vous commencez à me connaître, je préfère être seul dans un petit sanctuaire que des dizaines dans un immense monument. Cela je ne regrette pas du tout cette visite car l’impression est quand même forte.

Après cela, je repère sur la carte “dojo et trésors nationaux”. J’y vais donc, et ne trouve que des portes closes. Les bâtiments sont beaux mais leur contenu n’est pas ouvert au tourisme. toujours est il que cette partie du parc est assez différente et très calme. Énorme frustration car j’entend un cours de kendo dans le dojo et aperçois vaguement un cours d’aïkido par la fenêtre. C’est presque dommage que les cours de budo ne soient pas publics pour diffuser un peu ces pratiques. On peut assister sans problème à un match amateur de baseball, mais pas de kendo ?

Autres pratiques qui restent confidentielles, l’architecture et l’artisanat. Alors même que les gens se déplacent en foule pour admirer ces très beaux bâtiments qui incarnent tout l’exotisme de cette culture passionnante, on entend rarement la phrase : “ce que j’aime au japon ? l’architecture. “ Oui, sans d’excellents charpentiers (entre autres) ces temples n’auraient pas du tout la même allure. Le fait est que l’artisanat se meurt au Japon comme en France alors même que les foules se déplacent pour admirer les vestiges. Concernant l’architecture, si elle se porte bien au Japon (je crois?), il me semble clair que les visiteurs gagneraient à en découvrir davantage pour en apprécier toute la subtilité. C’était quand même pas une mauvaise idée les cours de vulgarisation de la pratique architecturale, je reprendrai surement ça un jour…

Mardi 12 Mars

SHIBUYA

Nouvelle matinée de cours, c’est intéressant et tout se passe bien. J’envisage de reprendre mes cours depuis le début du séjour pour faire un récap des notions abordées. Ça me permettra de réviser et pour les curieux qui apprennent le japonais ça peut servir ! La météo aujourd’hui est exécrable, il pleut des cordes. je n’ai du coup pas vraiment de photos pour ces deux journées. Je les illustrerais donc avec des photos plus anciennes. Pour l’après-midi j’ai deux possibilités: aller au maid café avec l’école et mes petits camarades ou aller à la JAF pour faire traduire mon permis. Comme je suis vieux et pas du tout dans le délire des maids, je choisis de passer une partie de mon après à tester l’administration japonaise ! Je me rend donc à Hamamatsusho pour traduire mon permis. Pourquoi, tout simplement parce que dans la deuxième phase du voyage je serais amené à conduire au japon (et Emilie aussi). Après avoir testé deux solutions, je peux vous faire un retour d’expérience. Pour (r)assurer, nous avons fait traduire son permis depuis le france via japan expérience pour 75€. C’était assez rapide et ma foi efficace. Sachant que j’avais trois semaines sur place, j’ai choisi de faire traduire le mien ici. Résultat, ça m’a pris une heure (et j’ai la traduction, mais en fonction celà peut prendre deux semaines) et couté 4000yen (+- 25€). La démarche est simple, le formulaire est en français , et le monsieur qui gérait ça était aimable et efficace. Honnêtement je ne pensais pas que ce serait si simple et rapide. Donc si celà colle avec votre planning, c’est une solution assez facile.

SHINJUKU

Ensuite je suis allé à Shinjuku, pour acheter un disque dur externe car les vidéos du voyage vont bientôt remplir mon pc portable. Je commence par faire un tour à Yodobashi Camera, je n’ai pas trouvé ce que je voulais et c’est extrêmement saturé d’informations. Je n’ai pas aimé. J’ai donc filé chez Bic camera. Là c’est plus sympa. j’ai acheté un bandage pour mon pouce qui saigne quand je fais du sabre et j’ai trouvé mon disque dur parmi un vaste choix. Mais bon les magasins c’est pas mon trucs, et internet offre bien plus de choix y compris qu’un magasin aussi réputé. L’heure de mon cours de iaijutsu approche et comme il pleut toujour beaucoup, je reprend la yamanote sen pour un arrêt ( et gagnez 20 min de marche sous la pluie)

J’arrive au cosmic center et échange des petits gâteaux et des cacahouettes à la noix de coco (de thaïlande) avec deux pratiquants du dojo. Nous sommes dans une autre salle que la semaine dernière, et même si elle est plus petite, elle est magnifique. Surement le plus beau dojo que j’ai visité. Comme d’habitude, l’ambiance est bonne et le travail sérieux, nous revoyons des techniques vues dimanche (ça n’est pas plus mal pour moi) et des nouvelles. J’ai bien sympathisé avec Arakawa sensei. Malheureusement il n’y a pas cours mardi prochain à Shinjuku et c’est donc là dernière fois que je vois une bonne partie de ces pratiquants. Avant de prendre le train , je mange un ramen avec l’un douhai 同輩. Heureusement il parle très bien anglais (mieux que moi) et nous partageons un bon moment. Constat du jour : mon japonais est encore insuffisant pour échanger directement avec les natifs. Je pensais ralentir les cours en rentrant mais si je veux atteindre mon objectif linguistique, il va falloir que je bosse ! Ces trois semaines de cours sont utiles mais ça ne va pas me donner le coups de boost dont je rêvais.

Lundi 11 mars

Ça manquait un peu de journée banale non ? Et bien ce lundi en était une. Je me suis levé pour vous écrire sur mon weekend de fou, puis je suis allé en cours. J’ai tenté un petit restaurant au hasard à côté de l’école, en plein Shibuya. Au “gindako” et j’ai mangé des Soba sautés et des petites crevettes frites. Le repas était très bon pour un prix similaire à mes casses croutes au 7/11. Franchement pas mal. En cours, nous avons conclu le thème de la semaine dernière par un test (97/100). En rentrant dans ma famille d’accueil je partage un bon repas avec mes “collocs” et nous discutons pas mal. C’est un peu dommage mais nos “parents” d’accueil ne partagent pas les repas avec nous. Ils sont là, on discute un peu, mais ils ne sont pas à table avec nous ( les 4 jeunes hommes étudiant le japonais). Ils sont par ailleurs adorables, mais je regrette un peu de ne pas plus échanger avec eux. D’un autre côté, les autres restent plusieurs mois, moi je ne suis que de passage trois semaines. Bref, j’ai rencontré des mexicains très sympas au japon !

Surement à cause de la fatigue mais c’est une journée ou je me sens un peu moins bien. Mais bon c’est passé très vite et au moment où je publie ces lignes ça fait déjà quelques jours.

Dimanche 10 Mars 2024 – SETAGAYA

Comme hier, il fait très beau, peut-être même un peu plus chaud. M’étant couché bien tard, je profite de la matinée pour dormir un peu. J’ai prévu de marcher tout l’après-midi et de finir par 3h de iaijutsu, il faut que je sois en forme ! Je prends aussi du temps pour finir de vous écrire et traiter les photos.

J’ai prévu de visiter deux temples aujourd’hui. Je me dirige donc vers le premier. En chemin, je m’arrête pour manger des udon. Après un petit thé offert en guise d’accueil, je choisis des udon avec des petits morceaux de canard. Les pâtes sont très bonnes, les morceaux de canard un peu petits mais le bouillon excellent (je me brûle d’ailleurs un peu en le buvant). J’arrive donc au Gōtokuji Temple 大谿山 豪徳寺. C’est assez vaste, très beau mais il y a peu de monde. La foule de manekineko est impressionnante et trop mignonne.

Je vais ensuite au temple shinto Setagaya Hachimangu 世田谷八幡宮. Plus tranquille mais moins impressionnant, l’ambiance y est très sympathique.

Il me reste un peu de temps avant le cours, je me dirige donc vers un troisième sanctuaire plus à l’est : Shōin Shrine 松陰神社. Encore plus petit, l’attraction principale est une petite maison traditionnelle utilisée pour donner cours. Malheureusement, elle ferme au moment où j’arrive. Dommage, heureusement il fait beau et la balade est agréable. Je m’offre un petit goûter dans le parc voisin (dorayaki crème/haricot rouge et daifuku haricot rouge).

Allez en route pour l’activité de la journée ! Battojutsu /iaijutsu de l’école Tenshin Ryu (la même que mardi)

Toujours honteux de mon retard le premier jour, j’arrive avec pas mal d’avance. Nous descendons à la salle, échangeons quelques mots, une pratiquante partage même ses chocolats hello kitty. Encore une fois les pratiquants sont très amicaux. Je fais la rencontre d’Ide Ryusetsu 井手 柳雪 sensei et il me sort quelques mots en français. Il est lui aussi très gentil et fait beaucoup d’efforts pour parler anglais (et même français). C’est d’ailleurs le cas général des sensei de Tenshinryu. Ayant une volonté de se développer à l’étranger, ils essaient un maximum de faire les cours dans les deux langues lorsque des étrangers sont là. C’est pas mal car je peux suivre sans effort le cours et tenter de comprendre l’explication en japonais qui précède ou suit. Concernant la pratique, nous commençons d’entrée par un kata non pas compliqué mais difficile techniquement surtout lorsque l’on n’a pas l’habitude de cette école. Il s’agit de dégainer vers le haut, d’inverser les mains en haut et de couper avec la main gauche devant. Pas simple… Nous enchaînons ainsi les techniques (variées) pendant plus de deux heures trente avec quelques petites pauses. Nous pratiquons debout, à genoux, seul ou à deux. Kuwami sensei explique qu’en Tenshinryu, lorsque l’on fait un bunkai (analyse martiale à deux) il ne s’agit pas de prêter son corps impassiblement pour vérifier les cibles et les distances. Il ne s’agit pas non plus de surjouer les dégâts comme en Tate mais quelque chose entre les deux. Les distances sont plus justes avant une réaction plus réaliste et le timing est travaillé ainsi plus précisément. Cela pousse à une certaine exigence car le rythme de pratique de cette école et sa complexité peuvent rendre cet exercice dangereux (à pratiquer avec un bon encadrement donc). Bref encore un cours fort intéressant dans une très belle ambiance. J’assiste en plus à la remise de certificat de Marios (le sensei Grec), et c’est assez cool de partager ce genre de moment de la vie de l’école. Nous discutons un peu à la sortie et trois pratiquantes me raccompagnent au train, comme la veille on s’amuse à échanger des mots en français et en japonais. Les Japonaises que je rencontre rêvent toutes de visiter Versailles, c’est amusant.

Ma première semaine au Japon est déjà finie ! Je mesure la chance que j’ai d’être là. Concernant la pratique, les visites et la langue, j’aimerais faire plus. D’un autre côté, avec l’école, la fatigue et les transports, ce n’est pas vraiment évident. Au final, mon rythme est ce qu’il est, je vis de belles choses dans de bonnes conditions.

Demain est une journée plus classique et j’ai pas mal de retard sur le traitement de mes photos et vidéos donc sûrement pas de post 😉

Matthieu

Samedi 9 mars 2024 – EIFUKU – OMIYA – IZUMI

Eifuku 永福

Après une petite matinée tranquille, avec un cours en visio sur le Hanami 花見 et un peu de montage, je pars pour Eifuku dans l’idée de visiter presque au hasard. Il fait très beau mais il fait quand même assez froid. J’ai repéré une petite boutique qui vend des Tabi 足袋 et qui me rapproche d’un parc et d’un temple. Sur le chemin, je croise un temple avec l’emblème des Tokugawa : le Daienji 大圓寺. Je m’arrête pour y faire quelques photos. Je suis seul, ce n’est pas très grand mais assez beau, ça le sera encore plus dans quelques semaines.

J’arrive donc devant cette boutique (林足袋店) de “vêtements professionnels et de costumes de festival” et j’hésite à rentrer. C’est vraiment une petite boutique, à l’ancienne, et je suis encore incertain de mon japonais. Allez, je pousse la porte, enfin non, je la fais coulisser, ce n’est pas la bonne, allez, je rentre : “こんにちわ !” … Personne. Je regarde un peu et vois les tabis, plusieurs modèles avec semelle et d’autres sans. Au bout d’un moment, un petit papi sort de l’arrière-boutique.

Je retente : “こんにちわ” (konnichiwa).

Lui : “はいしゃ”(haïsh’)! Je ne sais pas ce que c’est, mais le père de ma famille d’accueil dit souvent ça aussi, ça me fait sourire.

Après quelques longues secondes au cours desquelles je regarde les articles et rassemble mon courage, je m’excuse et lui demande (en japonais approximatif) des tabi. Il m’en présente (je comprends vaguement et il essaie d’être clair), me demande lesquels je préfère, j’en choisis, les essaie, parfait ! Je recompte mes sous (que j’ai pris en petite quantité aujourd’hui) et prends finalement 2 paires différentes. Il ne me reste pas grand-chose pour manger ce soir, mais ça ira. Merci Papi, j’aurais eu plus de sous sur moi, j’aurais pris des tabi pour les membres de l’asso !

Omiya 大宮

Au bout de la rue, je vois un grand torii 鳥居 (portail shinto). C’est forcément un point d’intérêt. Ça ne manque pas, car j’arrive à Ōmiya Hachiman-gū 大宮八幡宮. C’est très calme, il y a une petite musique, une mini forêt de bambous et le soleil qui passe dans les feuilles. Il y a aussi des petits Tori 鳥 (oiseau) et des gens qui font des photos pour un mariage en habit traditionnel. Je visite, c’est très beau et il n’y a pas grand monde. J’assiste au début d’une cérémonie shinto, avec de la flûte et des costumes. L’ambiance est très agréable, mais je ne pense pas qu’il s’agisse du mariage car il n’y a pas grand monde et les mariés ont disparu.

Izumi 和泉

Je tourne un peu et me dirige ensuite vers un autre temple vaguement repéré sur Google. le Ryukoji Taishido 龍光寺大師堂 est cette fois un temple bouddhiste. C’est assez différent, et celui-là possède un jardin avec un cheminement bordé d’un tas de petits bouddha. Un bon quart d’heure de marche et j’arrive à un temple bouddhiste, en partie en travaux, là encore très beau, et complètement désert. Je profite de la sérénité du lieu et de la lumière très agréable. Le soleil est bas, et je me demande comment je pourrais prendre de la hauteur pour le voir se coucher.

Eifuku 永福

Je me dirige vers la gare pour manger un bout et passer aux toilettes, mais je ne vois pas de lieu en hauteur. Une fois à la gare, je tente de monter dans les étages et arrive à un jardin sur le toit de cette dernière. Le spot est idéal, en plus du ciel magnifique, je vois clairement le mont Fuji ! Je ne l’avais pas vu ailleurs que dans l’avion. Je fais donc un timelapse pour les amis et profite de la vue même si j’ai un peu froid. Mieux couvert, le timelapse aurait été plus long !

Tate 殺陣 (escrime japonaise de spectacle)

L’heure de mon cours de Tate approche, je mange une brioche chaude au porc achetée au Konbini de la gare et file. Contrairement à lundi dernier, j’arrive très en avance ! Je retrouve Kawabata Sensei, toujours très sympa, il me parle d’un repas, mais je ne comprends rien. On verra par message écrit ^^. Je me change et retrouve dans la salle Sae-san et fais la rencontre de Honoka San. Elles seront mes partenaires du jour. Toutes les deux actrices, c’est un plaisir de travailler l’escrime de spectacle avec de tels partenaires (comme lundi dernier, les acteurs sont très investis à chaque prise, c’est extrêmement prenant.) Kawabata Sensei m’apprend la suite du kata des 50 mouvements puis nous travaillons une nouvelle choré à trois. Les deux heures s’envolent, mais la pratique est studieuse et amusante. Je ne comprends pas tout ce que me dit Kawabata Sensei, mais je fais au mieux pour reproduire ses gestes. Je fais aussi de mon mieux niveau acting mais ce n’est pas mon point fort.

Les cours de Tate sont quasiment dédiés à mon apprentissage, mais il me reste beaucoup de travail sur la langue pour pouvoir saisir la théorie qui compose cette méthode. Mine de rien, cette pratique est assez contradictoire avec le kendo et je dois lutter contre mes nouvelles habitudes de kendoka en plus d’essayer de retenir les exercices proposés. Pas simple. Je sais que mener de front plusieurs disciplines (certes cousines) mais avec des mouvements fondamentaux si différents est quelque chose qui freine ma progression. D’un autre côté, plus concrètement, ces dernières années, si je n’allais pas au kendo en semaine, je n’aurais pas eu plus d’occasion de pratiquer le Tate ou le Iai… J’organise aujourd’hui mon temps de pratique de façon assez opportuniste et lorsque j’aurai le choix, je me poserai des questions. Mis à part dans mon corps, ces pratiques ne sont pas vraiment en lutte. Et puis, intellectuellement, l’objet « sabre japonais » a une dimension tellement plus large et intéressante lorsqu’on l’observe depuis plusieurs points de vue. S’il y a des choses contradictoires formellement, jamais un concept avancé n’a appauvri mes autres pratiques. Et puis, j’aime apprendre, et apprendre à apprendre. Cela passe par essayer de faire ce qu’on vous demande, même si le résultat est moins satisfaisant que de bouger par habitude.

Dans les vestiaires, je discute avec un vieux qui m’interroge car il aime la France et va bientôt à Chamonix pour faire le tour du Mont! Blancs. La fatigue n’aidant pas, je ne comprends pas tout, mais il est très sympathique. Kawabata Sensei me fait un nouveau cadeau en sortant, il m’offre un tasuki 襷/たすき (une bande de tissu pour attacher les manches trop grandes). C’est très gentil et super à propos car je n’en avais pas et utilisais une corde ou un men himo ! On discute un peu, et les filles me raccompagnent à la gare. Allez, il est temps de rentrer dormir car demain j’ai trois heures de Tenshin ryu !

J’ai plein de vidéos à traiter et le traitement des photos pourrait être plus poussé. Mais bon, il fais beau et je n’ai pas assez de temps… Désolé ^^

C’est moi ou les photos sont sombres sur WordPress ?

Jeudi 7 mars 2024 – TAITO : de  ASAKUSA à YANAKA

TAITO – 台東区 – Errances

ASAKUSA 浅草寺

Ce jeudi, les cours commencent assez tard et j’ai donc la journée pour faire un peu de tourisme. Le temps est assez favorable, et donc je pars avec un point de départ, un petit programme et pas mal de temps pour en dériver. J’ai pris quelque 80 vidéos et autant de photos. J’en posterai quelques-unes ici, mais j’en garde un peu en réserve quand même.

Je commence la journée par une nouvelle expérience : prendre le bus (au Japon). J’ai mis un peu de temps à comprendre que ma correspondance était un bus, mais au final c’est assez similaire à la France : vous payez en montant dedans et en sortez quand vous voulez (en tout cas pour cette ligne).

J’arrive donc à Asakusa et plus particulièrement à la sortie arrière du Sensō-ji 金龍山浅草寺. C’est assez calme, alors qu’il n’est pas si tôt, et je trouve ça un peu bizarre… J’avance un peu et découvre simplement que c’est cette sortie qui n’est pas très utilisée. Une fois dans la zone principale, il y a vraiment beaucoup de monde. J’aurais sûrement dû me lever plus tôt. Mais ce n’est pas grave, la visite est impressionnante même avec tout ce monde et toutes les zones ne sont pas bondées.

Je me dirige ensuite vers le sud pour trouver le magasin de kimono d’occasion (Tatsumi ) que Loïc m’a indiqué. J’y suis très bien accueilli et je décide d’acheter 2 hakama 袴 d’occasion pour un total de 6600 yen (40€) ; voilà qui changera un peu pour pratiquer le Tate. Je suis assez content car j’ai discuté avec la vendeuse entièrement en japonais.

Je vais ensuite à Houkendo qui, comme son nom ne l’indique pas bien, est une papeterie. J’y achète du papier fait main pour le sumi-e, du papier d’étude pour la calligraphie et le sumi-e, un carnet et des pinceaux pour Attilio, Loic et moi. Le matériel est de très bonne qualité et le choix est impressionnant. Vous trouverez tous les prix, du pas trop cher au matériel d’exception. J’y ai notamment vu des pierres à encre incroyables ! Donc si vous aimez la peinture à l’encre de Chine, ce magasin est à visiter. Niveau communication, mon vocabulaire en japonais était beaucoup trop insuffisant dans ce domaine, mais la vendeuse, qui est très gentille, a fait de son mieux pour se faire comprendre en anglais. J’y ai dépensé presque 20000 yen (120€, ça va très vite avec les pinceaux), mais je n’ai pas trop craqué… nous verrons si je résiste plus au magasin de Nara.

Un peu plus léger financièrement mais les bras un peu chargés, je me dirige vers l’est pour voir un peu mieux la Tokyo Skytree 東京スカイツリー. Une fois au pont Komagata, je décide de chercher à manger !

Le choix est tellement immense que je tente d’abord un Google Map, en me redirigeant vers Asakusa, puis n’étant pas particulièrement inspiré par les résultats, je choisis un restaurant au hasard, à la présentation du menu. Je finis par manger un très beau ramen à Kumakura Ramen, accompagné par un bol de riz frit et des gyozas. Alors là pour moins de 9€, c’est très satisfaisant ! C’était bon, en bonne quantité et les modalités de commande très faciles. La commande se fait sur tablette et vous payez sur un automate en sortant avec le(s) ticket(s) de votre commande. Vous êtes bien accueilli et vous avez un pichet d’eau à table.

Le ventre bien rempli, je repars vers l’est et bifurque dès que j’aperçois quelque chose qui ressemble à un temple. Après quelques découvertes sympas, j’atterris à Shitaya Jinja, un temple assez joli, avec un petit espace renard trop mignon ! J’y croise complètement par hasard Mike, un Suisse (allemand) de ma classe. Nous décidons de finir la balade ensemble.

YANAKA 谷中

Après avoir traversé Ueno qui n’est pas encore du plus grand intérêt car les cerisiers sont loin d’être en fleur aujourd’hui, nous nous dirigeons vaguement vers le nord-ouest pour rejoindre à pied Nippori station. En chemin, nous trouvons divers bâtiments dédiés au 5eme Shogun Tokugawa Tsunayoshi et le temple Konponchu-do 根本中堂. C’est très beau, il n’y avait personne et quelques semaines plus tard avec les cerisiers, ça doit être magnifique. Nous traversons ensuite le paisible cimetière paisible de Yanaka et divaguons entre les maisons pour rejoindre la gare.

SHIBUYA 渋谷

Retour à Shibuya pour quelques heures de cours. L’ambiance est bonne et les cours intéressants. Je pense que mes trois semaines de cours ne vont pas m’apporter de grandes nouveautés pour la grammaire, mais c’est vraiment un excellent moyen de consolider mes bases. Ça a l’air de rien, mais entre comprendre et intégrer, il y a un monde qui ne peut être comblé que par la pratique. Le fait d’être sur place, et d’aller faire des activités en japonais est au moins aussi important que les cours. Nombre de mes camarades restent pour des séjours plus longs et je pense qu’en effet les trois semaines passeront bien trop vite. Je ne fais pas vraiment les activités extérieures proposées par l’école car elles tombent souvent sur mes propres activités, mais je pense qu’elles participent aussi aux progrès que vous pourriez faire sur ce genre de séjours. Quoi qu’il en soit, rencontrer des Japonais et faire des activités avec eux est un levier important pour intégrer la langue. J’ajouterai que si vous êtes débutant niveau 0, il faut opter pour un séjour plus long histoire d’avoir le temps d’acquérir suffisamment de bases pour commencer à capter les conversations qui vous entourent, sans quoi ce serait un peu dommage.

Voilà pour ce jeudi. Je vous raconte dans la foulée vendredi car c’est une petite journée pour moi.

Vendredi 08 Mars 2024

Je me réveille ce matin après une très bonne nuit et il y a de la neige sur mon petit balcon ! Je vous ai raconté une semaine plutôt pluvieuse et fraîche, voilà de quoi la conclure parfaitement. Il fait quand même assez froid dans la maison japonaise que j’occupe. Je reste dans ma famille d’accueil le matin pour vous écrire et traiter mes photos et cet après-midi j’ai cours. Je ne vais pas faire de folie ce soir car ce week-end j’ai de nouveaux cours de Tate et de Iaido ! J’ai vraiment hâte. En fonction de la météo, j’en profiterai pour visiter les quartiers des dojos. J’espère faire tirer davantage d’images de mes entraînements, mais la pratique passe avant tout !

Mercredi 6 mars 2024 – Repos/Shibuya


Repos – Shibuya

Parce que toutes les journées ne peuvent pas être aussi folles. Ce mercredi est un jour calme. J’ai pris la matinée pour me lever tranquillement et vous écrire. L’après-midi, j’avais mes premiers cours « SPIN », des cours supplémentaires pour la formule intensive. La première partie était sur le vocabulaire et fut amusante et bénéfique. La seconde, basée sur l’écoute et les animés, était bien partie, mais mes camarades étaient tellement excités par la projection des extraits d’anime qu’on a perdu un peu trop de temps à mon goût. L’enthousiasme, c’est bien, mais là c’était un peu au détriment du travail. Bref, je suis un peu vieux et j’aurais aimé travailler un peu plus. Passons.

Voilà une journée passée sans folles aventures à vous raconter ! Demain j’ai un peu de temps et la météo s’annonce meilleure, donc j’aurai sûrement plus de choses à vous montrer.

Je quand même essayé de faire quelques photos de Shibuya de nuit depuis la salle commune de l’école.